L'Espagne a pour la première fois de son histoire passé le cap des quarts de finale de la Coupe du monde. Les Champions d'Europe se sont imposés 1-0 contre le Paraguay grâce au cinquième but de David Villa, au terme d'une rencontre à la dernière demi-heure complètement folle.
De soporiphique, la partie est devenue plus qu'intéressante en l'espace de quatre minutes. 57e: Piqué retient le bras de Cardozo, lequel voit son penalty magnifiquement stoppé par Casillas à la 59e. Dans la foulée, l'arbitre se montre très gentil en accordant à Villa un penalty pour une faute peu évidente d'Alcaraz.
60e: Xabi Alonso transforme mais M. Batres lui demande de retirer car plusieurs Espagnols ont pénétré trop tôt dans la surface. 61e: Villar détourne le deuxième envoi du Madrilène et fait faute sur Fabregas, sans être sanctionné. Total: quatre minutes, deux avertissements, trois penalties tirés et un non sifflé, 0-0 !
Le seul but du match, inscrit à la 83e, n'a rien à envier à la succession des événements précédents. Iniesta fait une percée plein axe et décale Pedro, dont le tir et repoussé par le poteau. Le cuir revient à Villa qui marque, mais non sans avoir touché, lui aussi, les deux montants paraguayens ! Une réussite qui n'aurait pas suffi sans un arrêt décisif de Casillas à la 89e, lequel avait mal négocié une frappe de Barrios et qui a dû se jeter devant Santa Cruz seul dans les six mètres.
Sans surprise, l'Espagne a eu le ballon le plus souvent et s'est heurtée à une muraille albirroja qui n'a (presque) fait que de se défendre. Les Champions d'Europe étaient prévenus avant la rencontre: les Paraguayens n'avaient encaissé jusque-là qu'un seul but (contre l'Italie) et n'avait marqué que trois fois en quatre rencontres. Un bilan qui ne trompe pas.
Seulement, comme contre la Suisse lors de son premier match, l'Espagne s'est entêtée, trop bornée ou trop fière pour s'adapter à la situation. En football, avoir des principes et une philosophie est une chose, refuser catégoriquement d'apporter les corrections nécessaires quand rien ne fonctionne en est une autre.
Ainsi, la formation de Del Bosque a continué, inlassablement, à progresser par passes courtes, snobant totalement le jeu long. Elle aurait peut-être à gagner, de temps en temps, de sauter une ligne pour non seulement accélérer la manoeuvre, mais aussi pour mettre encore plus sous pression la défense adverse.
Après ses échecs souvent polémiques de 1938, 1986, 1994 et 2002, la Roja a enfin triomphé des quarts de finale du Mondial. Mercredi, dans le même Moses Mabhida de Durban où ils avaient perdu contre la Suisse, les Ibères en découdront avec l'Allemagne. Dans ce qui sera tout simplement la revanche de la finale de l'EURO 2008.
//