OASIS
Les Grenades bercées par la brise,
Sourient de leurs blessures exquises,
D’un éclat tentant de rubis merises,
Sur les arbres que le soleil grise.
Les sveltes palmiers fléchissent,
Sous le poids de fruits au gout réglisse
A l’ombre amie le rêveur s’enlise,
Dans une échappée au pays des délices.
L’oued dans un élan fougueux,
Courtise les eaux des cieux,
Engrosse ses rives de jardins précieux,
Figuiers, amandes et pêchers gracieux.
L’oasis étale sa verdure émeraude,
Que chantent l’espiègle merle en maraude,
Le rossignole dans sa belle ode,
Reprise par la colombe sur un autre mode.
Son air limpide invite à la prière,
A l’appel du muézin, turban crinière,
D’une mélodie, riante rivière,
Rafraichisse les âmes à sec de lumière.
Telles les cordes d’une cithare qui vibrent,
Mon âme résonne aux accords sublimes,
Béni soit la parole qui chante, libre,
La joie et l’amour dans la féerie des rimes.
Que notre âme soit Oasis éprise,
De cœurs assoiffes à l’aile démise,
Le répit des douleurs émises,
D’une fracture non encore remise.
MEBKHOUT BEGHDAD