Monsieur Cameron, votre carte d'embarquement s'il vous plait."
C'est ainsi que le Financial Times titre un éditorial consacré au voyage transatlantique du Premier Ministre britannique, à bord du très régulier Londres-Washington de British Airways. Accompagné par son seul directeur de cabinet, David Cameron a en effet surpris son monde et notamment les autres passagers de ce vol qui l'emmenait à la rencontre de Barack Obama.
Il aura aussi, d'après The Sun, surpris le président américain qui a lui l'habitude de voyager à bord de son Air Force One.
Ainsi, alors que les Premiers Ministres britanniques avaient pour habitude de louer des 747 privatisés ou d'emprunter les avions de la célèbre Royal Air Force, l'usage d'un vol régulier aura permis à la Grande-Bretagne d'économiser 200 000 livres soit au taux d'hier la bagatelle de 236 000 euros... David Cameron a même poussé jusqu'à prendre place en business class plutôt qu'en première, la First coutant plus cher.
Une manière de montrer que les conséquences de la crise et l'effort de réduction des déficits sont partagés par le Premier Ministre britannique.
Voilà qui va sonner comme un rappel à l'ordre, une dure leçon faite à Nicolas Sarkozy qui lui fait les gros titres de la presse pour l'achat et la remise à neuf de l'Airbus A330-200 qui coûtera 176 millions d'euros !
176 millions d'euros pour une simple question de confort personnel, voire une question d'ego !
C'est ce que va coûter au budget de la Nation ce caprice présidentiel. La presse s'est fait l'écho malgré les démentis et la dénégation des aménagements de luxe, des aménagements extravagants de cet avion présidentiel et notamment de son célèbre four à pizza.
Début Juillet, lors de sa dénonciation du "système Sarkozy corrompu", c'était Ségolène Royal qui pointait du doigt ce symbole, demandant à Nicolas Sarkozy de "donner l'exemple", en renonçant "à l'achat de son avion privé".
Quelques jours plus tard, aux cotés des victimes de la tempête de Xynthia, Ségolène Royal, en tant que présidente de Poitou-Charentes, avait encore conseillé "au président de la République de renoncer à son avion privé de 180 millions d'euros, et d'investir cet argent dans la reconstruction de digues", avant de répéter: "Nicolas Sarkozy doit sacrifier son avion de luxe".
Le ministère de la Défense avait aussitôt répliqué en expliquant que "le nouvel Airbus A330 gouvernemental, comme tous les Airbus actuels de la flotte du ministère de la Défense, n'aura absolument pas vocation à être utilisé à des fins privées".
Une façon de prendre les français pour des idiots.
David Cameron vient par son geste d'expliquer à Nicolas Sarkozy la différence entre un vol public, c'est à dire avec le public, et un vol privé, comme dans un jet privé, fut-il affrété par l'Etat et à la charge de la Nation.
Merci à David Cameron pour la leçon faite à Nicolas Sarkozy.
Bonus : l'infographie publiée par Le Parisien qui montre l'aménagement intérieur probable de cet avion. Aménagement qui a lui seul va couter 176 millions d'euros au budget de l'Etat. Le four à Pizza n'y apparait pas mais la chambre présidentielle si...
source:http://www.lepost.fr/article/2010/07/21/2158992_la-lecon-a-sarkozy-le-premier-ministre-britannique-prend-l-avion-sur-une-ligne-reguliere.html