pourquoi commun
Irai-je aux pieds des idoles de pierres , qui ont vu mille fronts abaisses, déposer le mien et supplier le roc de me livrer le secret de la résignation. Regard mort que caches-tu derrière tes paupières immobiles ? Le mystère d’un dieu délaissé ou l’ignorance de ce monde trop agité. Les tombes perdues de tes fidèles garderont à jamais leur secret enfermé. Où irai-je encore ? Vers les penseurs, les sculpteurs, les peintres, les amants, les poètes, les gens qui cherchent ? Ont-ils trouvé le mystère caché, le trait désiré, la retouche espérée, l’harmonie du couple voulue, la muse longtemps poursuivie, la réponse enfin connue ? Non, tous unis par la force de leur science me sont égaux par le pourquoi commun. J’ai vu sur l’arbre fleuri, l’oiseau chanter l’aube du jour, la rose sous le feuillage enseigner à ses bourgeons l’art de plaire. Au premier cri de l’enfant succède son premier sourire reconnaissant. Tous veulent aimer ou être aimes. Là est notre seul espoir.