AUPRES DU LAC
Le lac m'envoûte de ses belles prunelles
Souriant je sombre dans sa profonde solitude
Les gigantesques cèdres m'envahissent de leurs ailes
Je m'écrie davantage sous ma béatitude
Je lave mes yeux de la laideur de la ville
Je purifie l'âme de la moiteur du chagrin
Je pénètre ce nouveau monde au règne tranquille
Ecoutant au fil des heures les mille refrains
Je ne suis pas le seul qui cherche l'évasion
Mille êtres sont là éperdus d'émerveillements
Je parle à la paisible et riante région
Où la nuit je suis la lune au firmament
Une adorable nymphe aux cheveux couleur d'ébène
Me parle derrière le silence de sa beauté
Pour une fois je perds l'angoisse de mes peines
En priant pour celle qui m'illumine de clarté
L'été pour fuir mes longues et pénibles insomnies
Je m'adosse à quelque arbre auprès d'une source
Les heures glissent fascinées par les mille harmonies
Et dans l'eau ouverte je suis la lune et sa course
Je médite encouragé par les chants d'oiseaux
Je vogue ainsi libéré des chaînes maudites
je chante tout seul, oscille comme un roseau
Guéri je retourne à la cité qui s'inquiète...
© Kacem Loubay
Samedi 2 Juin 1973
Khénifra / Maroc
Loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive