Re-Bonsoir Si Driss
...Et le poète change de plume, remets les pendules à l'heure.
Il est en voyage, en quête de cette lumière qui tarde à donner
signe de vie. Il s'accroche à toute lueur fugitive qui éclaire
pendant un laps de temps une mémoire revisitée par l'ombre.
Et puis il éclate, un tonnerre qui surgit à l'improviste et qui
décide de changer la face du monde. La page ne peut que
frémir sous les flux d'une décharge émotionnelle, les mots qui
gardaient une certaine distance commencent à s'emballer,
et c'est l'embouteillage...Comment changer le débit et mettre
de l'ordre dans la confusion des images. Le poète se déride,
change de position, regarde cette toile qu'il vient de faire
sortir de l'ombre. Pourtant il manque cette touche finale, le titre...
Et comme c'est un appel AUX POETES... je joins ce texte
d'un poète qui vit juste dans les environs...
Mes amitiés de la même rive
... RIME, POETE !
Au POETE AHMED EL INANI
…Ami poète, je rejoins le cercle
Je refuse à mes mots en guirlandes
Le bain à la lavande cueillie le soir
La douche à l'eau de rose... périmée
Je refuse à mes mots toute quête substantielle
Sur le trottoir de l'ébullition des foules
Du quai de la solitude et de l'exil forcé
La momification du verbe dans sa coquille
Ma langue sort des fois de sa torpeur imagée
Les yeux cernés déménagent de l'orbite séculaire
Mes mains franchissent le cap de l'autopsie à ciel ouvert
Les doigts ankylosés se dérident au parloir des maudits
Et donnent à mon sang ingrat l'ultime retour
Je sens que ton appel fuit l'incarcération réprimée
Recommence à se manifester dans le cri pluriel
Du stylet de l'alpiniste en pleine ascension
Du scalp dérouillé qui déchire la paroi de l'attente
Et te voilà entrain de façonner une nouvelle page
De justifier cette absence par le rejet momentané
Des miasmes de la suffocation endémique des lettres...
Laisse tes contraintes de côté... en veilleuse
Le monde s'avère de plus en plus désaxé
Et nos têtes chancelantes s'accrochent à l'utopie
Sous l'influx nerveux des cris, des appels incessants
Tu ris mon ami, réapprends-moi à retrouver le rire
Quand le ciel s'embarque, change de nouveau de peau
Devient de plus en plus étranger à son corps
Quand l'azur se métamorphose en une teinte écarlate
Comme une fille pubère lors de son premier amour
Je sais que ton rire comme les autres sont éphémères
Qu'au fond de toi - même tes mots s'enflamment
Ecris mon ami, qu'importe cette vie passagère
Pour toi tes mots sont des moments d'... EVASION
© kacem loubay
Jeudi 4 Octobre 2001
Khénifra / Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive[/i]