L'ARBRE FETICHE...

L'ARBRE FETICHE...

J'hésite...
Mes membres ne me portent plus
Ma main pèse le long du corps
D'un tronc d'arbre
J'enlève l'écorce
Frénétiquement
Je m'enfonce dans l'âge de l'arbre
Les noms s'accrochent aux noms
Les cœurs brisés à d'autres
Les flèches ne portent plus de vie

J'avance dans ma recherche
Mille écorces craquelées
Mille noms défunts
Mille signes sans retour
Je m'arrête
J'hésite encore
Ma lame s'enfonce
Dans la page des années

La sueur traverse ma main
L'angoisse s'infiltre dans mes yeux
Aucune lueur
La nuit succède à la nuit
De mon cœur esseulé...

Je repose ma main, mes yeux, mon corps...
Je m'adosse à mon arbre fétiche
Dénoue le lacet des années de plomb
J'ouvre l'album des souvenirs
Une peau tannée
Un parchemin échappé des déluges

De la lecture des fragments d'épave
Je restitue l'espace à l'espace
Le soleil au soleil
La lune à la lune
Je ressuscite les corps
Dans un autre cadre
Dans un autre décor

Je m'éloigne dans l'éloignement
Je m'isole dans l'isolement
Et un parfum qui résiste au temps
Qui défie la mémoire
Qui chevauche l'étalon de la brise
Se met à danser
Tout monte en spiral
Tout devient tourbillon

Et je ressemble à un naufragé
Qui sur une plage déserte
Cherche un ultime abri
Pour respirer à pleins poumons
L'air d'être l'unique rescapé

Une main secoue mes pensées
Une main renoue le présent
Je lève des prunelles alourdies
Et mon regard assombri
Vient de se perdre dans un autre lac
Les eaux cristallines
D'une source qui descend la colline
Pour libérer mon âme transgressée

Des vapeurs de l'écorce de l'arbre
Celle dont je cherchais la trace
Vient de retrouver notre passé
Et adossés au tronc de l'arbre
De l'arbre fétiche
Dans le silence religieux de notre lac
Chacun de nous rêve à sa façon
Et où nous pensées sont... liées

kacem loubay
Vendredi 12 Juillet 2002
Khénifra / Maroc
loubay_k@yahoo.fr
Le poète de l’autre rive

lol!

Lorsque les amours se meurent nous les revivons en pensées en ayant mal. Petit à petit nous nous en détachons. Cependant le parfum de l'amour est toujours présent caché oui mais prêt à resurgir pour notre plus grande joie .
Je dirais que chacun(e) de nous a son "arbre fétiche". Seule l'épaisseur de l'écorce diffère ...
Un très beau poème cher kacem ,merci....

Je m'enfonce dans l'âge de l'arbre
Les noms s'accrochent aux noms
Les cœurs brisés à d'autres
Les flèches ne portent plus de vie
oui et oui ces arbres prennent naissance dans nos folies et surtout dans nos joies
merci frère

Et je ressemble à un naufragé
Qui sur une plage déserte
Cherche un ultime abri
Pour respirer à pleins poumons
L'air d'être l'unique rescapé

*************************

C'est très beau,poète!
Amitiés!

Driss

Anne a écrit:: Lorsque les amours se meurent nous les revivons en pensées en ayant mal. Petit à petit nous nous en détachons. Cependant le parfum de l'amour est toujours présent caché oui mais prêt à resurgir pour notre plus grande joie .
Je dirais que chacun(e) de nous a son "arbre fétiche". Seule l'épaisseur de l'écorce diffère ...
Un très beau poème cher kacem ,merci....

Bonjour Anne

...Et comme on dit chacun a sa vie, et chacun vit selon une destinée
que nous ne pouvons connaître. C'est le côté métaphysique de la voe.
L'amour, un mot qui défie les temps les plus reculés. On puise des fois
le nectar de cette relation à deux et des fois on a l'impression de le
vivre à sens unique. Et puis qu'importe puisque on s'accroche à ces
passages durables ou éphémères, ce qui nous place en liaison avec
des instants très riches où nous évoquions, ou scellons cette forme
d'existence par nos tatouages sur l'écorce des arbres. Mais avec
le temps, les saisons ou les années il ne reste plus rien de Nos TOILES.

Mes amitiés de l'autre rive

abdennacer loukah a écrit:: Je m'enfonce dans l'âge de l'arbre
Les noms s'accrochent aux noms
Les cœurs brisés à d'autres
Les flèches ne portent plus de vie
oui et oui ces arbres prennent naissance dans nos folies et surtout dans nos joies
merci frère

Bonjour Cher Frère abdennacer loukah

...Et je vois que tu as choisi ce passage qui nous fait
introduire dans "A la recherche du temps perdu... "
Des images qui dénotent la profondeur d'une gestation.
On ne fait que reculer pour pouvoir revivre ces
séquences enterrées à jamais, et que seule notre
mémoire a le pouvoir de les faire émerger.

Mes amitiés de l'autre rive

Driss Boudhan a écrit:: Et je ressemble à un naufragé
Qui sur une plage déserte
Cherche un ultime abri
Pour respirer à pleins poumons
L'air d'être l'unique rescapé

*************************

C'est très beau,poète!
Amitiés!

Driss

Bonjour Cher Driss Boudhan

...Que te dire...? Ma vie n'est qu'une oscillation d'aventures.
Je vis souvent dans la tempête des relations, j'y perds souvent
tous les repères. Ainsi chaque matin je débarque pour choisir
un autre décor, voir, vivre, viibrer à la rumeur d'une ville
qui ne cesse de me harceler. Une ville tentaculaire où je me
sens de plus étranger. Et c'est dans un coin isolé où je trouve
cette quiétude de peindre avec les mots les mille tourments.
Des fois je cherche cette accalmie et je m'exile des autres.
Nulle idée dêtre asociable, loin de moi toute étiquette,
seulement je me trouve des fois à la croisée des chemins.
Mes côtés relationneles sont limités dans le temps et les
lieux.

Mes amitiés de l'autre rive