Nombre de messages : 13504 Date d'inscription : 02/02/2008
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Ven 19 Fév - 15:39
La thérapie par la musique
La musique soulage, guérit, épanouit, et cela depuis toujours. Sa reconnaissance officielle comme outil de travail thérapeutique ne date, cependant, que des années 1950. Depuis, la profession prend tranquillement sa place dans divers milieux de travail et la documentation qui s’y rattache continue de croître. L’interaction entre le client, le thérapeute et la musique judicieusement appliquée, donne des résultats manifestes, de l’établissement d’un lien entre la société et l’individu à l’amélioration de la qualité de vie.
Les musicothérapeutes travaillent dans les écoles spécialisées, les prisons, en pratique privé, en milieu hospitalier, bref, partout où il y a de la demande. Ils desservent une clientèle diverse et de tous âges : enfants autistiques, handicapés mentaux, personnes âgées, et autres. Deborah Salmon, musicothérapeute à l’Hôpital Royal Victoria visite des patients en soins palliatifs. Elle compose une chanson avec un client, improvise avec un autre, interprète l’air national préféré d’un émigrant ou régularise la respiration d’un client en l’adaptant aux rythmes joués à sa flûte. « Grâce à la musique, raconte-elle, on arrive à réconforter, à briser l’isolement, à apaiser les craintes face à la mort. » Lilian Eyre, de son côté, anime des sessions de musicothérapie en psychiatrie des adultes à l’Hôpital général de Montréal. La musicothérapeute opte pour des improvisations en groupe. Les clients expriment, sur des instruments de leur choix, leur état d’âme et leurs idées. Durant ces dialogues musicaux, ils doivent faire certains compromis, adaptant leur jeu à celui des autres. « Les clients anxieux, schizophrènes, maniaco-dépressifs développent ici des habiletés essentielles pour fonctionner en société », explique Lilian Eyre. Depuis trois ans, elle coordonne aussi une chorale, MusicArt, avec le Dre Marie-France Bourdeault. Ce projet innovateur, couronné du premier prix de l’Association canadienne de psychiatrie en 2000, demande motivation, discipline et concentration. « À la suite de cette expérience, certains clients ont réintégré la société par le bénévolat ou le travail à temps partiel », atteste la musicothérapeute. [/size] Pour découvrir l’unicité de la musicothérapie, il faut examiner les caractéristiques propres à la musique, précise Debbie Carroll, professeur en musicothérapie à l’UQAM. La musique offre une palette de paramètres (note, rythme, dynamique, timbre, texture) grâce auxquels une personne peut s’exprimer simultanément sur plusieurs niveaux, contrairement à l’expression verbale qui, elle, est linéaire. La musique éveille aussi des réponses diverses : le choix musical se fera donc en fonction de l’objectif encouragé dans le processus de traitement. La musique présente, enfin, un cadre sécurisant avec un début, un temps fort et une fin définis. Le rôle du musicothérapeute peut s’apparenter à celui du coordonnateur d’une pièce impromptue : il guide les séances sans s’imposer. Il veille à ce que l’évènement reste une expérience toujours positive et enrichissante. Le métier exige surtout une flexibilité musicale pour arranger et transposer des mélodies, l’apprentissage d’un instrument principal et l’usage fonctionnel du chant et de la guitare. La formation de musicothérapie au baccalauréat est offerte, au Canada, dans quatre universités : Capilano College en Colombie-Britannique, Windsor et Wilfrid Laurier en Ontario et l’Université du Québec à Montréal. Le programme comprend des cours généraux en musique, un volet appliqué à la musicothérapie (la méthodologie de travail, des techniques et approches avec différentes clientèles) et trois stages. « Si les cours académiques donnent une bonne base théorique, ce sont surtout les stages et l’internat qui permettent d’apprendre le métier et devenir autonomes », affirme Debbie Carroll. Le bac terminé, l’étudiant complète un internat de 1000 heures supervisées afin de d’obtenir le titre professionnel décerné par l’Association canadienne de musicothérapie. Le musicothérapeute accrédité doit faire preuve de débrouillardise et de volonté afin d’établir sa place. Les musicothérapeutes sont souvent confrontés à la réalité de la jeune profession : des contrats à temps partiel, la nécessité de créer leurs propres emplois, le manque de soutien financier surtout dans les hôpitaux où, appréciée, la musicothérapie n’est pas perçue comme essentielle. Toutefois, Lilian Eyre reste optimiste car, une fois créées, les ouvertures demeurent. « Les effets de la musicothérapie sont visiblement reconnus. Plus il y a de musicothérapeutes, plus il se fait de recherche et de publication dans le domaine. » L’Université Wilfrid-Laurier offre une maîtrise depuis cette année. On parle d’un projet conjoint de maîtrise, Thérapie par les arts, entre L’UQAM et Concordia. En juillet 2002, il se tiendra à Oxford un dixième congrès mondial édié à la musicothérapie. Au pays, l’Association canadienne de musicothérapie organise des conférences et des ateliers pour démystifier le travail des musicothérapeutes. Debbie Carroll mentionne le nombre grandissant de publications. Tous ces progrès sont rendus possibles grâce au travail quotidien des musicothérapeutes passionnés. Le défi reste entier pour continuer à faire connaître la musicothérapie.
Nombre de messages : 10309 Date d'inscription : 08/01/2007
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Ven 19 Fév - 15:48
Merci les amis pour la belle participation je voudrais encore remettre en question le rapport de la musique à la poésie.. Certes la musqiue est l'art le plus élaboré esthétiquement..oui mais il y a sûrement un rapport non?je pense à Hegel...bien sûr je pense aussi à Deleuze etc mais je crois qu'il nous faut un peu contempler cette quetsion: les rapports qui pourraient exister entre Poésie ..Musique et peinture
Jayshree poétesse
Nombre de messages : 1162 Date d'inscription : 10/07/2009
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Sam 20 Fév - 0:11
Mais oui mon ami, bien sûr, tu as raison, il y a bien sûr un rapport de la musique avec la poésie… Dans le monde, on connait bien Mirabaï, une poétesse mystique. Les Bhajan (Les poèmes sont écrits pour prier dieu) dont elle a écrit sont chantés jusqu’à maintenant… Elle était bonne chanteuse avec bonne poétesse. J’ai beaucoup d’exemple comme ça… Comme Narsinh Mehta, Raskhan, Surdas, etc…
Nombre de messages : 10309 Date d'inscription : 08/01/2007
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Sam 20 Fév - 3:21
Très intéressant merci chère Jayshree oui cela eclaircit la question
Jayshree poétesse
Nombre de messages : 1162 Date d'inscription : 10/07/2009
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Sam 20 Fév - 4:02
Je suis heureuse mon ami que mon intervention t'ait plu...
Driss Boudhan Admin
Nombre de messages : 13504 Date d'inscription : 02/02/2008
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Dim 21 Fév - 10:06
A mon humble savoir,on ne peut parler de musique sans parler de poésie et vive-versa. La musique n'est-elle pas une floraison de sons bien choisis pour décrire ce qu'on voit,perçoit,ressent imagine et médite?! Que serait la poésie sinon les mêmes sons élaborés à base de mots bien choisis et tissés afin de peindre des sensations et teindre nos impressions de couleurs et sons?!
Voci un document qui illustre bien cette relation,complémentarité je dirais,entre ces deux manifestations esthétiquement artistiques....sans omettre la danse et la peinture aussi.. *********
LES POETES SYMBOLISTES ET LA MUSIQUE:
DE VERLAINE A BLOK
par Hélène DESGRAUPES
«La musique est un art d'allégorie; elle décrit un paysage par des sons, elle ne l'évoque jamais directement; elle ne nomme rien, elle transpose toujours. Elle est le symbole parfait, et Hegel dirait qu'elle serait le langage métaphysique par excellence, si nous pouvions arriver à penser en sons aussi aisément qu'en mots.» (Camille Mauclair, L'Art en silence, 1901)
Bibliographie
La question de la synthèse des arts n'est pas propre à la modernité, on la trouve déjà posée dans le mythe d'Orphée dont nos littératures occidentales se sont en grande partie nourries: Orphée, poète, musicien et chanteur réunit la pensée et la parole dans la fluidité du chant. Dans un même ordre d'idées, l'amour de la musique et la volonté d'interpénétration de la prose et de la poésie caractériseront les romantiques au XIXème siècle. Mais c'est seulement à partir de la Modernité que le problème se posera de façon consciente et systématique: en effet, à partir de cette époque l'artiste s'interroge sur ce qu'il fait, sur ce que sont l'art, l'acte de création, il s'observe en train de créer. De nos jours cette question transparaît encore, non plus dans l'acte de création, mais dans celui d'exécution ainsi qu'en témoignent les manifestations de «performing arts», où plusieurs arts coexistent dans un même espace, à un même moment, déplacement d'acte qui explique peut-être la différence entre modernité et postmodernité.
De tous le rapprochement entre musique et poésie est sans doute celui qui a été le plus commenté, le plus expérimenté à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle. Aussi bien les poètes que les compositeurs ont cherché à inclure les deux arts dans leur inspiration. Ce phénomène s'est manifesté dans divers pays, en particulier en France et en Russie, et les artistes se sont trouvés placés face à une interrogation difficile, parfois obsédante, voire douloureuse: celle de savoir comment intégrer les données d'un autre art au leur. Leurs différentes façons de résoudre le problème les ont projetés hors des frontières géographiques et ont permis de dessiner essentiellement deux orientations correspondant à deux états d'âme différents, et par conséquent à deux types d'artistes différents. La mise en mots des problèmes posés aux artistes à partir de la modernité revient en premier lieu aux écrivains, dont l'art se fonde sur le langage verbal. Cette formulation anticipatrice sensibilisera en premier lieu les écrivains et trouvera plus tôt un écho dans leurs oeuvres. Les musiciens, ayant sans doute échappé provisoirement grâce aux caractéristiques de leur art aux dilemnes engendrés par les interrogations modernistes, y seront néanmoins eux aussi confrontés. Cet ordre chronologique de la verbalisation des nouvelles idées sur la création explique la démarche de cette étude qui consiste à privilégier l'examen des données musicales au sein des oeuvres littéraires, plutôt que l'inverse. Plus d'un siècle a passé. Que reste-t-il du symbolisme? Si les idées des symbolistes, décadents ou non, ont porté jusqu'en Amérique du Sud, en Europe centrale et orientale, voire en Chine, il en subsiste peu de choses. Les théories développées dans de nombreuses revues de l'époque ont en fait préparé le terrain à des mouvements littéraires et esthétiques ultérieurs (surréalisme en France, futurisme en Russie) et permis l'apparition du vers libre. Elles ont aussi été un vaste lieu d'échanges, d'interactions entre différents arts, poésie, musique, peinture. Mais elles demeurent finalement davantage des traces derrière des noms que le temps a imposé essentiellement dans les symbolismes franco-belge et russe. C'est parmi ces poètes, dont les oeuvres ont transcendé et dépassé le simple mouvement du symbolisme, que s'est opéré le choix des créateurs sur qui repose cette étude: Paul Verlaine, à la poésie légère, impressionniste et musicale; Stéphane Mallarmé, grand théurge du symbolisme, précurseur des jeux sur la graphie; André Biély, poète mystique, théoricien de la poésie et de la musique; enfin Alexandre Blok, dont la poésie d'une extrême musicalité en fait incontestablement le plus grand des poètes symbolistes russes, même si plus tard il désavoue ce mouvement. Les idées de Verlaine et de Mallarmé ont rapidement franchi les frontières et sont parvenues à la jeune génération des symbolistes russes que quelque quarante ans séparent des deux Français (1). L'analyse de leur approche de la musique, à la fois dans leurs écrits critiques et dans leurs textes, montrera quelles solutions chacun de ces créateurs a trouvées pour résoudre le difficile problème de la co-présence des arts dans une oeuvre, et autorisera un autre groupement de ces artistes, tributaire cette fois, non d'une appartenance à un pays, mais d'une attitude face à l'acte de création. La musique et la poésie, selon certains critiques, ne partageraient que des termes en commun (mélodie, harmonie, rythme). L'amour des symbolistes pour la musique et de nombreux compositeurs pour la poésie, une abondante littérature critique de la part des artistes et des théoriciens de cette époque, tendraient à prouver que la comparaison entre les deux arts se justifie et dépasse le simple emprunt lexical. Le rapprochement entre poésie et musique opère dans les deux sens. Pour prendre l'exemple des Français, d'une part les poètes prônent l'importance de la musique, Verlaine lui accorde une prééminence incontestable sur les autres arts. D'un autre côté des musiciens comme Fauré, Debussy ou Ravel s'engagent dans la voie d'une technique musicale qui partage avec la poésie symboliste ses thèmes et procède d'une fraternité de conceptions esthétiques, visible dans la recherche d'une expression toujours plus épurée, plus immatérielle, et la volonté d'une sorte d'estompage mélodique et parfois rythmique obtenu en grande partie par le jeu de modulations subtiles. Mallarmé, à propos de «L'Après-midi d'un faune» (1876), poème composé de cent dix alexandrins, parle d'une «sorte de feu courant pianoté» autour de l'alexandrin et d'accompagnement musical, ce qui reflète bien la notion d'impressionnisme musical dont les critiques qualifieront son oeuvre. Ce poème inspirera à Debussy le Prélude à l'après-midi d'un faune (1894). Dans le livret, le compositeur précisera ainsi les rapports «très libres» entre le poème de Mallarmé et son oeuvre: «La musique de ce prélude est une illustration très libre du beau poème de Mallarmé; elle ne prétend pas en être une synthèse. Il s'agit plutôt de fonds successifs sur lesquels se meuvent les désirs et les rêves du faune dans la chaleur de cet après-midi. Enfin, las de poursuivre les nymphes et les naïades apeurées dans leur fuite, il s'abandonne à un sommeil enivrant, riche de songes enfin réalisés, de pleine possession dans l'universelle nature.» Verlaine définit sa conception de la musique principalement dans son poème «Art poétique», rédigé en 1874 et paru dans le recueil Jadis et Naguère en 1884. Dès le premier vers - «De la musique avant toute chose» - il confère à la musique une suprématie absolue. Ce vers n'a pas toujours été compris également par les poètes. Ce sont sans doute Biély et Mallarmé qui l'ont interprété dans son sens le plus profond: ils distinguent deux musiques, la musique extérieure, celle de la poésie de Verlaine, et une musique cachée, celle des forces qui meuvent des mondes de synesthésies se côtoyant dans un tout harmonieux et cosmique. La musicalité des poèmes de Verlaine provient principalement du choix des mots et de leurs sonorités (assonances, consonances, rimes intérieures, diphtongaisons), du rythme du vers (nombreux types d'enjambements, déplacement, voire instabilité des accents), de la présence de mots qui se rattachent à la musique (ariette, romances, chanson, rumeur, etc.) très présents dans les pièces des recueils Romances sans paroles et Sagesse. Dans son poème «Art poétique», on sent aussi un désir d'alléger les syllabes («C'est des beaux yeux derrière des voiles»), les mots («Rien de plus cher que la chanson grise/Où l'indécis au Précis se joint»). Cette imprécision peut aussi se retrouver dans le rythme interne du vers, comme le montre l'alexandrin suivant qui peut se lire selon deux rythmes différents:
«Je fais souvent/ ce rêve étran/ge et pénétrant» 4/4/4 ou «Je fais souvent ce rê/ ve étrange et pénétrant» 6/6 («Mon rêve familier», Poèmes saturniens, 1866)
Ce souci d'imprécision affecte aussi le sens lui-même: «C'est le grand jour tremblant de midi», et Verlaine insiste sur ce principe:
«Car nous voulons la Nuance encor, Pas la couleur, rien que la Nuance! Oh! la Nuance seule fiance Le rêve au rêve et la flûte au cor!» («Art poétique»)
La poésie de Verlaine a un caractère nettement impressionniste, qui l'apparente aussi bien à la peinture, comme on le voit dans l'exemple précédent, qu'à la musique dite impressionniste de Debussy et Fauré. Tous deux ont illustré musicalement des poèmes de Verlaine: «Le Clair de lune» (1887), «La Bonne Chanson» (1890) pour Fauré, «Ariettes oubliées», suite de mélodies composées par Debussy (1888). L'art de Verlaine exprime le souci d'une libération esthétique, partagée par les musiciens et les peintres, et qui, pour les poètes, les situent dans la continuité des romantiques (2). Il n'est pas question de rupture totale, Verlaine conservera de l'alexandrin le nombre et la rime, mais plutôt d'un esprit d'émancipation propre à la génération symboliste et impressionniste. Verlaine a montré une grande prédilection pour les vers impairs («De la musique avant toute chose,/ Et pour cela préfère l'Impair/ Plus vague et plus soluble dans l'air/» - «Art poétique»). Il les allie souvent aux vers pairs pour apporter une alternance apaisante, ou bien joue de leur caractère suspensif et évocateur. Il a composé en prison, puis retravaillé par la suite un long poème de 100 hendécasyllabes, «Crimen Amoris», paru dans Jadis et Naguère en 1884. Il n'usa guère de ce vers en dehors de ce poème mais il fut l'un des rares poètes à l'avoir utilisé. Ce vers est connu pour être très difficile à manier sans doute en raison de sa proche parenté de longueur avec l'alexandrin. Comme le même principe en musique, l'effet de «dissonance» qu'il suscite provient davantage d'une remise en cause des équilibres et cadences habituels de la métrique traditionnelle que d'un phénomène «physiquement» explicable. La quasi arythmie de ce vers lui donne des airs de flottement, voire d'inachèvement, qui contribuent à faire de la poésie de Verlaine une poésie de l'indicible, soeur de ce que le philosophe Jankélévitch a nommé une «musique de l'ineffable».
Si Verlaine ne rejette pas l'alexandrin malgré sa volonté de se libérer de l'obsession de la forme, c'est qu'il considère certaines contraintes (nombre et rime essentiellement) comme des «abus indispensables», ce qui l'éloignera de la tentation du vers libre dont les trop grandes licences ne permettent pas la définition d'un paysage poétique suffisamment dense pour y être le centre de cristallisation des sensations subtiles qu'il veut y exprimer. De la même manière Mallarmé, après s'être intéressé pendant plusieurs années aux vers libres, reviendra à une poésie plus formelle. Lui-même avouera s'être lassé de la «facilité» et du «délassement» qu'ils procurent. Cette attitude est à rapprocher de celle de Baudelaire qui prônait la nécessité des contraintes pour rendre plus puissante toute libération de l'expression (3). Il est certain que le retour aux exigences de la métrique suppose une ascèse technique et esthétique allant dans le sens de ses recherches poétiques et qui produiront le fameux «Sonnet en yx» (1868 pour la première version) et le révolutionnaire «Un coup de dés...» (1897). Professeur d'anglais et linguiste, Mallarmé est sensible aux sonorités, à tel point qu'il s'interroge sur la validité du sens en dehors du son. A propos de son «Sonnet en yx», il doute de l'existence d'un sens; si celui-ci existe il ne peut être qu'évoqué par le «mirage interne des mots mêmes». Ce sonnet illustre bien la grande exigence d'écriture du poète: la première version est parue en 1868, la définitive en 1887, près de vingt ans plus tard. L'analyse des deux versions apporte des indications intéressantes sur l'évolution de la poésie mallarméenne. Les modifications se font sentir sur les plans syntaxique et sémantique. L'effet de rupture est souligné par le remplacement de certains mots à valeur plus conflictuelle («mais» pour «et», «encore que» pour «sinon») et l'ajout de parenthèses. Dans la seconde version, Mallarmé tend aussi à gommer la valeur dénotative des mots, il accentue l'ambiguïté de sens qui peut mener à l'hermétisme en employant davantage de «diagonales» connotatives. Enfin il affirme ses préférences pour l'abstraction («oubli» s'est substitué à «obscurcissement»). Ces changements, joints aux audaces lexicales et à la désarticulation de la syntaxe dont nombre de ses textes sont empreints, provoquent une lecture plurielle et instable qui agit par «glissement». Pour Jean-Pierre Richard, ce glissement est le sens même du poème. Mallarmé, au contraire de Verlaine ou de Biély, répugne à donner la suprématie à la musique. Il parle de «reprendre à la musique notre bien». Il croit fermement à la valeur incantatoire des vers et cherche à privilégier ce caractère du discours poétique en l'éloignant de la réalité banale. Il n'y a plus d'objet mais sa réminiscence ou sa quasi trace sonore: «A quoi bon la merveille de transposer un fait de nature en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole, cependant, si ce n'est pour qu'en émane sans la gêne d'un proche ou concret rappel, la notion pure?» (Avant-dire, La Pléiade, 1951, p.857)
Il rêve de l'«idéalité pure», obtenue seulement après un incessant travail de polissage des vers, principe d'union de l'Etre à la Pensée, qui lui a été inspiré sans doute par la lecture des oeuvres de Hegel. Dans un langage aminci jusqu'à l'extrême on retrouve le goût de la transparence sous-jacent à l'écriture musicale d'un Ravel, occupé à dissimuler sa réelle structuration sous une grande souplesse mélodique. La disparition de l'objet s'accompagne de la «disparition élocutoire du poète» cédant le pas aux mots qui, débarrassés de leur valeur concrète, témoignent de l'Absolu jusqu'à un quasi silence, gage d'existence. Ces idées conduiront Mallarmé à l'expérience ultime d'un texte écrit dans les blancs de l'écriture, «Un coup de dés...». Ce texte poétique, par son dynamisme graphique, s'inscrit dans la volonté des symbolistes de faire co-exister les arts. Mallarmé, qui n'est pas favorable à l'immiscion d'un artiste dans un autre art, apprécie pourtant le principe de la synthèse des arts. Il se montre ainsi très sensible à la synthèse du son et du mot chez Wagner, mais, fidèle sans doute en cela à sa préférence pour le mot, il prise davantage chez celui-ci le poète que le compositeur (4), ce qui est d'ailleurs le cas de la plupart des symbolistes, à l'exception de Biély. Biély est, de tous les symbolistes, celui qui, par sa formation, a été le plus porté vers la théorie de la musique. Dans ses premières oeuvres de poète, les quatre Symphonies (5), il tente d'appliquer des techniques d'orchestration musicale, grandement inspirées de l'orchestration wagnérienne, à son écriture. Il a consacré de nombreux essais à la théorie linguistique et musicale. Ainsi a-t-il été le premier à écrire sur les mètres et les rythmes («Une tentative de caractérisation du tétramètre ïambique russe», «Une Morphologie comparative du rythme des poèmes lyriques russes dans le dimètre ïambique») et l'on peut dire qu'en cela il a influencé l'approche scientifique des formalistes sur la prosodie. Au début ses idées ne sont cependant plus très claires dès qu'il lui faut les appliquer au langage verbal. Il reconnaît lui-même ne pas toujours savoir où il va lorsqu'il rédige ses Symphonies, et il est vrai que ses techniques d'écriture vont s'affiner et se préciser lorsqu'il passera de la poésie à la prose. S'il a utilisé de nombreux leitmotive, pratiqué l'assonance et la formule incantatoire dans ses poèmes, c'est dans ses romans qu'il va en faire un système d'écriture qui produira l'effet d'une orchestration verbale saturée, rendant son style si particulier. Pour Biély, plus une oeuvre est proche de la musique, plus elle est parfaite. Dans son essai sur «Les Formes de l'art» (1902), il écrit que le focus de l'art se déplace vers la musique. D'un esprit infatigable et curieux, il va se former à la théorie musicale, à l'harmonie et au contrepoint, en fréquentant divers salons où se réunissent les musiciens, comme celui des frères Medtner (Nicolas, compositeur, et Emile, critique musical) où il rencontre Scriabine et Rachmaninov, ou bien ceux de D'Haleim et de Taneyev. Il existe des liens assez évidents entre certains musiciens et Biély. Ainsi peut-on rapprocher le désir de Scriabine d'une synthèse des arts, emprunté à Wagner, et les tentatives de Biély d'unir poésie et musique. La musique, ainsi qu'il l'a dit, a été son premier amour:
«Je me sentais plus compositeur que poète. La musique a obscurci pendant longtemps la possibilité d'une carrière littéraire pour moi, et je suis devenu écrivain par pur accident.» («A la frontière de deux siècles», Moscou, 1930, p.351)
Jeune, il lui arrivait d'improviser sur le piano, et dans ses premiers poèmes il essayait d'illustrer les sentiments exprimés par ses compositions. Biély a toute sa vie été tiraillé par son amour d'un art intuitif et d'un art raisonné. Son père, éminent mathématicien, avait une approche toute scientifique du monde tandis que sa mère, pianiste de talent, se laissait porter par ses sentiments plus que par sa raison. Dans une tentative de conciliation de ces deux visions du monde, Biély a mené avec obstination des recherches théoriques en liaison permanente avec un travail de création littéraire. Biély diffère de Mallarmé en ce qu'il place la musique au premier rang, avant le mot. Wagner est pour lui une véritable idole car il est l'exemple d'un musicien descendu vers la poésie. Seule la musique est apte à rendre l'ineffable, pas le mot. Tout au long de son parcours créatif, Biély ne se lassera jamais de s'interroger sur la nature du mot, du sens et du son. Il sera le premier symboliste à s'être penché sur la nature acoustique du son, son expressivité et sa structure physique. Comprendre le son est fondamental car pour lui la nature des liens entre son et sens n'est pas arbitraire. Après sa conversion à l'anthroposophie, il affirmera que depuis la diversification des langues à Babel, l'homme s'est trompé dans son interprétation des phonèmes. Dans son essai «Glossolalija», il donne à chaque son une couleur et un geste correspondants. Bien que ces interprétations ne soient pas viables scientifiquement, elles montrent l'importance de l'idée d'une énergie du son. On peut penser à Mallarmé et à ses «Mots anglais», d'autant plus que Biély le rejoint dans ses interprétations des sons p, v, r et m. Il faut dire que les symbolistes russes ont eu accès au Traité du Verbe de René Ghil (1886), avec un avant-dire de Mallarmé, ouvrage dans lequel l'auteur expose ses idées sur la valeur colorée des voyelles, les procédés d'instrumentation verbale, le groupement des consonnes et des diphtongues par l'assignation d'un timbre instrumental spécifique (6). Mais Biély est finalement autant un expérimentateur qu'un théoricien. Tous ses romans comportent les moyens musicaux qui permettent de définir son orchestration verbale: répétition de son et de leitmotive verbaux attachés à un personnage, une ville, des bâtiments, des forêts, etc., et qui les définissent par phénomène d'écho; substitution de heurts entre les personnages par la collision des motifs verbalo-musicaux; accélération ou ralentissement des tempos au moyen de mots mono ou pluri-syllabiques et des signes de ponctuation; subtile approche des couleurs donnant une tonalité particulière; associations tout à fait inattendues de mots compris dans un sens littéral alors qu'il sont utilisés dans un sens figuratif, ayant pour effet de créer ce que l'on peut appeler une polyphonie. La notion de polyphonie en littérature peut se justifier par le fait que, bien que la lecture ne puisse pas être verticale (au contraire de ce qui se passe en musique), le «mot poétique», par sa polysémie et son pouvoir suggestif, tend à annihiler le décalage temporel que requièrent la mise en correspondance ou en écho de plusieurs termes, voix ou sens, et à concentrer la lecture linéaire en une lecture quasi verticale. Ce sont d'ailleurs les symbolistes qui ont porté le pouvoir de suggestion du mot à son plus haut degré et il n'est pas étonnant que ce soit un symboliste qui ait expérimenté le phénomène de la polyphonie verbale dans ses écrits. Il faut bien sûr comprendre ce terme de polyphonie dans un sens abstrait, mental, tandis qu'en musique il relève d'un processus acoustique bien concret. Tous ces procédés verbalo-musicaux tendent à une chose: l'expression des idées. D'accord avec Mallarmé, Biély pense que la musique doit exprimer des idées, allant même jusqu'à dire que les idées ne peuvent pas être exprimées sans la musique qui condense en elle tous les instants, passés, présents, futurs. Il est proche un moment des idées de Schopenhauer (7). Son tempérament instable et mystique lui fera ensuite délaisser Schopenhauer pour Kant, ce dernier pour les néo-kantiens, avant de le convertir à l'anthroposophie de Rudolf Steiner dont il suivra les pas pendant quatorze ans. Blok, comme tous les symbolistes, sera lui aussi influencé par les théories de Schopenhauer. La musique occupe une place privilégiée dans les théories du philosophe sur l'art: elle y est considérée comme expression de la volonté elle-même, non comme copie de l'idée. L'artiste se laisse saisir par les idées, il s'y abandonne. Blok est tout à fait conscient de cette attitude. Il distingue deux types d'artistes: ceux qui se nourrissent du monde, ceux qui vont vers le monde. Lui se sent clairement appartenir à la première catégorie d'artistes. Tout comme Schopenhauer il pense qu'à travers la musique on a accès aux puissances les plus profondes qui sous-tendent l'univers et il est constamment à l'écoute de la musique du monde. A la différence de Biély, Blok n'a jamais été un théoricien du symbolisme et l'on ne peut d'ailleurs pas réduire son oeuvre au cadre de ce mouvement. Il se sent incapable de parler de la musique comme d'un art: «Je ne comprends désespérément rien à la musique, étant par nature privé de toute oreille musicale, de telle sorte que je suis totalement incapable de parler de la musique comme d'un art.» (Lettre à Biély, datée du 3 janvier 1903, Dialogue des poètes, p.94) Cette remarque peut surprendre pour qui connaît l'extrême musicalité de la poésie de Blok et sa maîtrise du rythme. Blok, comparé à Biély ou à Ivanov, parle très peu de la musique. C'est en fait son véritable élément, la vie elle-même, son mouvement et son harmonie, auxquels son oreille est, au contraire de ce qu'il pense, finement accordée. Quand il parle de la musique, il se réfère toujours au rythme en tant que force impérieuse derrière tout ce qui est sublime dans notre conscience et notre sensibilité. La musique reproduit le courant des forces cosmologiques qui emportent les actions humaines. Dans Les Scythes (1915), poème annonciateur de la révolution, Blok, par ses images, ses injonctions, exprime un mysticisme barbare, une vision prophétique de l'avenir, un sens de la réalité presque orgiaque, soutenus par un rythme brutal qui évoque les rythmes violents du Sacre du Printemps (1913) de Stravinski: «Vous êtes des millions. Nous sommes des nuées, des nuées, des nuées! / Essayez donc, livrez-nous bataille! / C'est nous les Scythes, les hommes d'Asie, / Aux yeux bridés, aux yeux avides.» (Skify, Berlin, izd. Skify, 1920, p.47, début du poème) Ce merveilleux flair pour la musicalité et le rythme s'exprime par la façon dont Blok introduit les allitérations dans ses poèmes: celles-ci ne sont jamais évidentes, au contraire de celles que l'on trouve dans les textes de Biély. Elles sont amenées petit à petit, comme si le poète voulait habituer l'oreille du lecteur, la préparer. Il crée ainsi un effet libre de toute contrainte. Dans les Vers à la Belle Dame, les répétitions sont présentées de manière sporadique, par progression et régression avec un point culminant au milieu du poème. Cette méthode permet d'établir une base acoustique contre laquelle l'allitération sera davantage illuminée et sera perçue plus soudainement. On peut dire qu'en théorie Mallarmé et Blok étaient d'accord sur le fait que les allitérations, que ce soit en poésie ou en prose, ajoutent charme et musique au langage; Mallarmé rejoint Blok lorsqu'il estime que moins l'allitération est sentie, plus elle est réussie, et que l'utilisation plus clairsemée de l'allitération mène à une plus grande concentration de l'effet. Mais Blok lui-même parlera toujours de façon très vague de la musique bien que l'on se rende compte dans sa correspondance avec Biély qu'il cherche lui aussi à rapprocher la poésie de la musique, en tentant de saisir le «chant de la poésie». Son extraordinaire sensibilité à la musique du monde le rendra, comme Taine avant lui, visionnaire: persuadé que la poésie a atteint ses limites extrêmes, il prophétise qu'elle sera submergée par la musique. L'examen des caractéristiques du style des poètes étudiés conduit à établir une différenciation entre le symbolisme français et le symbolisme russe, distinction que l'on retrouve chez les compositeurs et qui ne s'explique pas par le simple décalage chronologique. Les symbolistes français, de même que les romantiques français, ont perdu leur foi en Dieu, ce qui les distingue des romantiques allemands et des symbolistes russes. Blok et Biély voient dans le symbolisme une philosophie métaphysique et mystique. Commentant sa Seconde Symphonie dramatique (1902) Biély lui attribue trois sens: un sens musical, un sens satirique et un sens philosophico-symbolique. Pour Biély, l'art n'existe pas hors de la religion. Et quand les symbolistes russes parlent du thème de la religion dans l'art, immédiatement ils parlent de la musique. Il y a chez eux des dimensions de profondeur, de mysticisme et un intérêt constant d'être compris du peuple, qui s'appliquent également chez des compositeurs tels que Stravinski ou Prokofiev dans les oeuvres desquels on relève un fort pouvoir expressif, un grand lyrisme, une profonde vérité humaine, parfois une violence des rythmes. Bien sûr, il arrive que les symbolistes français aient des moments de sentiment religieux lors de crises spirituelles. Mais leur foi n'a jamais la puissance suffisante qui en ferait la base de leur existence. Dans Sagesse, Verlaine fait preuve d'un certain mysticisme: les poèmes de ce recueil ont été composés pendant ou juste après son emprisonnement en Belgique, et s'organisent autour des thèmes du repentir et de la conversion. Cette tentative de conversion à une nouvelle sagesse sera d'abord effectivement religieuse et mystique mais elle prendra ensuite l'allure d'une conversion existentielle correspondant à la recherche d'une inspiration nouvelle pour un homme nouveau (. Les symbolistes russes ont tout de suite perçu la qualité éminemment sensuelle de la poésie de leurs homologues français. Ils parlent de sensualisme et découvrent de même derrière ce qui pourrait passer pour du mysticisme un caractère métaphysique, évident dans le cas de l'oeuvre de Mallarmé. Ces deux traits, sensualisme et métaphysique, trouvent leurs correspondants dans les termes les plus souvent utilisés pour analyser les compositions de Debussy ou de Fauré: sensualité, sensibilité, subtilité, raffinement, et l'on ne sera pas surpris de voir ces compositeurs qualifiés de poètes ou l'esprit de leurs oeuvres de poétique. Ces distinctions qui touchent aussi bien les poètes que les musiciens tiennent à des raisons historico-religieuses. Pour les Russes, le contexte historique est différent, ils ont la prescience d'événements à venir, d'apocalypse (guerres, famines, révolutions). Dans sa préface à Châtiment (1911), Blok, parlant d'événements, d'écrivains, de politique, écrit: «Tous ces faits , s'ils semblent séparés, ont pour moi un seul sens musical. J'ai l'habitude de confronter des faits provenant de tous horizons de la vie, accessibles à ma vue à un moment donné, et je suis sûr que tous, ensemble, toujours, formeront une seule énergie musicale. Je pense que l'expression simple du rythme de cette époque où le monde, prêt à des événements inouïs, développait si puissamment et méthodiquement ses muscles physiques, politiques et militaires, était l'ïambe.» (Vozmezdie, Peterburg, Alkonost, 1922, p.12) Les personnages de Biély sont à la fois des hommes modernes et des figures mythologiques. L'élément fantastique présent dans ses oeuvres traduit la nécessité qu'a l'auteur de montrer ce qui est sous-jacent à la réalité et qu'il perçoit en écoutant, comme Blok, la terrible musique de cette réalité. Ce ne sont pas des sons purs et brillants à l'instar de ceux de Parsifal (1882) de Wagner, mais des grondements, des coups de tonnerre, présageant un grand cataclysme, voire la destruction de l'univers. L'orchestration inharmonique de Wagner est fondamentale pour l'orchestration de Biély, mais elle ne peut montrer la terrible musique de son époque. Biély oriente ses recherches dans la même voie que celle des compositeurs russes contemporains. Selon Lalo, les successeurs de Wagner cherchent à fasciner par une «obsédante monotonie». On peut trouver chez Wagner un embryon de ces monotonies obsédantes. Mais cela n'a rien à voir avec les répétitions violentes et monotones de sons (u, i, ll, pp, dr, etc.) qui émaillent la prose de Biély, produisant un effet hypnotique. Ce procédé évoque Le Sacre du printemps de Stravinski, où toute la section «Evocation des Ancêtres» est construite sur une seule note, le mi. Même chose chez Prokofiev, avec la Suite scythe (1914) dont la première partie est une phrase incantatoire répétée inlassablement par les cordes et les bois. Dans les 25 premières années du XXe siècle on perçoit en Russie et en Union Soviétique le pressentiment angoissé de quelque cataclysme fatidique. Cette atmosphère de menace et de tension se trouve reflétée dans de nombreuses oeuvres musicales, telles que Prométhée de Scriabine (1911), Le Sacre du printemps de Stravinski (1913), Sarcasmes (1912-1914) et La Suite scythe (1914) de Prokofiev. Les motifs incantatoires de ces oeuvres, qu'ils soient mythologiques, scythe, ou païen, font écho à ceux de Peterburg de Biély, paru entre 1913 et 1914. Inextricablement liée à cette explication historique s'ajoute une explication religieuse. Les religions orthodoxe et catholique diffèrent fondamentalement ,en ce sens que la première est basée essentiellement sur la contemplation et fortifie ses fondements par le biais du servage et de l'autocratie, et la seconde sur les actes qui seuls permettront de juger du mérite de chacun. Ces différences peuvent être rapprochées du symbole littéraire qui s'apparente d'une part au symbole religieux dans la mesure où il transpose des réalités abstraites dans des images concrètes, d'autre part au symbole philosophique, les mots qu'il utilise étant des signes représentatifs ou analogiques de mystères cachés qu'ils suggèrent. Cette suggestion s'apparente au pouvoir évocateur, caractéristique de la poésie de Verlaine et de Mallarmé, héritière en cela de Nerval, où les symboles servent à exprimer non seulement des vérités abstraites et dissimulées, mais aussi un début d'approche et d'intuition. En revanche la richesse des sonorités, des couleurs, la profondeur mystique de la poésie des jeunes symbolistes russes se fait l'écho de la richesse de la symbolique religieuse et de son caractère méditatif (9). S'il est évident qu'il y a pluralité de symbolismes, il semble que, malgré ces différences d'esprit, on puisse établir des analogies assez fortes entre les représentants de ces symbolismes. Verlaine et Blok ont produit une poésie profondément musicale, Biély et Mallarmé une poésie très travaillée au niveau de la forme, très - peut-être trop - consciente de son désir. Pour Biély, la musicalité d'une oeuvre poétique peut se comprendre au sens littéral et au sens figuré. Le sens figuré, qui s'appliquerait à la «musique» de Verlaine, se réfère à un principe acoustique d'euphonie et de sonorité. Ce concept verlainien ne satisfait ni Mallarmé ni Biély qui recherchent une analogie directe entre les deux arts. Le sens littéral, lui, part de la syntaxe et de la signification du mot, considérés comme des éléments susceptibles d'organiser la «musique» d'un travail poétique selon le modèle de l'arrangement des notes dans une partition. L'altération du sens d'un mot, sa place dans la phrase, créent des liens associatifs inhabituels, produisant d'une part un type d'indétermination, d'autre part des effets dissonants qui se retrouvent dans la musique. On n'aura aucun mal à rapprocher le style très orné de Biély avec son orchestration dissonante et ses chromatismes subtils, des oeuvres de Stravinski ou de Prokofiev au style raffiné, aux effets discordants, à l'extravagante coloration des timbres. Pourtant Biély, tout en croyant fermement que les nouvelles tendances en littérature sont parallèles aux nouvelles formes de la musique de la même époque, est incapable d'établir un lien entre son écriture et celle d'un Stravinski. Autant il est révolutionnaire dans son écriture et surtout dans sa prose, autant il est conservateur dans ses goûts musicaux, puisqu'il ignore Prokofiev, dont les oeuvres étaient pourtant abondamment commentées en Russie; de la même façon il ne parviendra jamais à se laisser séduire par la musique de Scriabine qu'il connaît pour l'avoir rencontré chez les Medtner. Entre ses théories (de même que ses oeuvres) et ses goûts musicaux le décalage semble inévitable: ainsi Biély restera-t-il toujours plus proche de Schumann que de ses contemporains, Scriabine, Stravinski ou Prokofiev (10). Blok et Verlaine forment un «couple» de poètes caractérisés par une attitude différente de celle du «couple» Biély/Mallarmé: tous deux s'abandonnent aux mouvements du monde. Blok se laisse prendre par la musique (qu'il définit comme l'art du mouvement) et les rythmes du monde, Verlaine se laisse effleurer par la multiplicité des réalités pour proférer un langage dont la force réside plus dans la mélodie que dans l'intensité, en quête de ces choses «qui chantent dans la tête alors que la mémoire est absente». Les poèmes de Blok et de Verlaine sont plus «spontanément» musicaux que ceux de Mallarmé ou de Biély. Ils se laissent saisir comme leurs auteurs se laissaient saisir par les traces sonores des mouvements du monde. Ceux de Mallarmé et de Biély, après la lecture, suscitent bien plus systématiquement les commentaires, les analyses, les interprétations. Ils ne s'abandonnent pas, ils cherchent à reconstruire un univers qui va happer le lecteur. Comme toute oeuvre, ils laissent transparaître confusément les données premières qui ont servi à leur élaboration, l'esprit de leur créateur, son type de perception et son attitude face au monde. Le destin des quatre grands noms qui ont servi cette étude, Verlaine, Mallarmé, Blok et Biély, fournit des indices intéressants: Verlaine est lu, appris, ses poèmes sont parmi les plus belles pièces de la poésie française, sa poésie n'a rien perdu de sa capacité d'envoûtement. Mallarmé a produit des textes hermétiques, difficiles d'accès, dont quelques-uns seulement demeurent gravés dans les mémoires («Brise marine»), mais qui sont restés objets de séduction des intellectuels et des théoriciens. Son poème «Un coup de dés...» est une oeuvre maîtresse pour la compréhension de l'histoire de la poésie et de l'art, mais il n'obéit plus à la fonction initiale de la poésie: être déclamée, récitée, parfois chantée, ou mémorisée. Blok a produit des poèmes qui, comme ceux de Verlaine, demeurent des oeuvres lues et relues, mais à la différence de Verlaine toutefois, il n'a fait que traverser le symbolisme pour s'épanouir dans une création qui transcende toutes les influences subies, ainsi que le prouve l'extraordinaire poème Les Douze (1918), symboliste, mystique et épique, social et allégorique. Biély, lui, demeure un nom connu, mais il a produit sans conteste de meilleures oeuvres en prose qu'en poésie, et comme on l'a vu, il a appliqué avec d'autant plus de bonheur ses théories qu'il s'en éloignait davantage. Le temps parle mieux de la valeur des oeuvres que n'importe quelle analyse. Il nous dit que celles-ci gagnent là où la conscience s'estompe. Mallarmé et Biély furent acharnés à émettre ou étudier des théories, chercher à les appliquer; en somme ils furent conscients et analytiques. Et cette conscience, lorsqu'elle s'est trouvée en éveil pendant les moments mêmes de création, semble avoir ôté à l'oeuvre son noyau vital. A la poésie de Blok et de Verlaine on applique spontanément le qualificatif de musical. Tous deux ont en commun une perception principalement sensuelle ou intuitive, Blok sans doute davantage que Verlaine, bien qu'ils se soient tous deux interrogés sur l'art, sur leurs oeuvres, Verlaine jusque dans ces poèmes, Blok dans ses journaux ou sa correspondance. Dans une lettre à Biély, datée du 3 janvier 1903, où il discute de l'article écrit par Biély intitulé «Les Formes de l'art», Blok parle ainsi de Verlaine: « (...) Il faut absolument que vous citiez Platon, Nietzsche, Wagner, et l'«inconscient» (bien évidemment!) Verlaine.» (Dialog poetov, Moscou, Vyssaja skola, 1990, p.95) L'indétermination dont font preuve Verlaine (utilisation de mots vagues, etc.) et Blok (lettre à Biély, 9.1.1903, Ibid., p.101: «(...) la poésie, quand elle se tient près de la musique, se nourrit d'elle(...)») ne serait que l'expression de ce désir d'effacement de la conscience, dont par intuition autant que par raisonnement (Verlaine indiquant ses préceptes dans son «Art Poétique») les deux poètes savent qu'il est une condition incontournable à la création. Le problème ne serait pas seulement un problème de conscience, mais celui du moment où et de la façon dont cette conscience opère dans l'élaboration de l'oeuvre. Ce qui reviendrait finalement à dire qu'il s'agit d'un problème de perception propre à chaque être. A l'intérieur d'un même mouvement - le symbolisme -, dans des pays différents, la question s'est posée. L'intégration de la donnée musicale, que celle-ci se rattache aux fonds culturel, biographique ou socio-historique dont l'oeuvre se nourrit, à cette oeuvre dépend du type de perception de chaque créateur. Depuis l'avènement de la modernité, dont nous ne sommes pas encore sûrs d'être sortis, les termes dans lesquels se pose le travail de la création ont changé: l'artiste doit se tenir dans un fragile équilibre entre le faire et la conscience de faire. Pour donner à son oeuvre une chance de permanence, le créateur doit, selon Blok, fuir toute analyse formaliste de technique musicale qui provoquerait le refroidissement de l'ardeur du poète. L'artiste devrait alors créer un état d'intemporalité relative, lui permettant de transcender toutes les données alimentant la matière première de l'oeuvre. L'étude des liens entre la musique et la poésie peut sembler à ce point avoir été un prétexte pour déboucher sur des considérations portant sur le travail de création. N'aurait-on en effet pas pu choisir un autre élément pour révéler l'importance du type de perception, les contraintes du créateur? Certains affirment que la question des rapports entre la musique et la poésie est trop floue et ne touche que la surface. L'évolution de la poésie montre qu'il s'agit d'un problème réel. Car la poésie s'est trouvée depuis la fin du XIXe siècle à un carrefour: deux voies s'ouvraient à elle, celle de la conscience exacerbée qui gâte presque nécessairement la qualité de l'oeuvre, celle d'une conscience respectueuse de la perception globale qui permet au créateur de se livrer à son travail en se laissant inspirer et porter par les matériaux qui travaillent l'oeuvre. Ceux qui ont choisi la deuxième voie n'ont pas rompu avec les mythes originels, celui d'Orphée en particulier, dans lequel l'association entre la musique (art des sons) et la poésie (art des mots) n'est pas un vain mot ( Mallarmé reconnaissait volontiers avoir pour ambition une «explication orphique de la terre»). Mallarmé est donc à la charnière des deux chemins, ce qui explique pourquoi la plupart de son oeuvre n'est plus de mise actuellement mais aussi pourquoi une partie demeure. La problématique inverse serait intéressante à traiter: comment les musiciens ont-ils intégré l'élément littéraire ou linguistique à leurs oeuvres (et l'on peut penser à Janacek pour qui aucun art n'égalait la musique du langage parlé)? D'un autre côté ceux qui ont suivi la première voie semblent avoir mené ou abouti à des impasses (surréalisme, futurisme, constructivisme), mais ils sont peut-être aussi les explorateurs d'un nouvel univers dans lequel l'homme s'engage, par anticipation pour ainsi dire dans son ardeur à dépasser le temps, univers paradoxalement en attente de ses mythes fondateurs.
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Dim 21 Fév - 16:18
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Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Dim 21 Fév - 17:20
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Dim 21 Fév - 17:26
abdennacer loukah Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Dim 21 Fév - 17:30
Baudelaire de prime abord il s'agit d'un thème un peu classique qui n'est que le thème de la première rencontre amoureuse ..ou ce qu'on appelle le coup de foudre ..donc une passante que Baudelaire n'aurait jamais eu l'ocasion de revoir ..voila une deception ou plutôt voila un amour mort-né ou né-mort donc n'est-ce pas là un discours poétique sur le temps ?..le temps qui ne fait que se moquer des sentiments ..des désirs et des plaisirs aussi..
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Dim 21 Fév - 17:35
Certes ....entre autres...mais cela ne nous empêche pas d'y "voir" de la musique en écoutant ses vers...d'ailleurs,et tu l'as bien souligné,le temps y est comme élément essentiel de tout ce qui a trait à de la musique..
chennOufmed Admin
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Arabic music or Arab music ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]: موسيقى عربية; Mūsīqā ʿArabīyya) is the [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] of the [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], including several genres and styles of music ranging from Arabic classical to [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] and from [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] to [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Arabic music, while independent and very alive, has a long history of interaction with many other regional musical styles and genres. It is an amalgam of the music of the [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] in the [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] and the music of all the peoples that make up the Arab World today. It also influenced and has been influenced by [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (i.e. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] and [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]) and [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (i.e. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]). As was the case in other artistic and scientific fields, Arabs translated and developed [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] texts and works of music and mastered the [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] of the Greeks (i.e. Systema ametabolon, enharmonium, chromatikon, diatonon).[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
by Wafaa' Salman editor of Al-Wafaa News and the founder of the Institute of Near Eastern & African Studies (INEAS). A fuller biography is available on the INEAS site -------------------------
The word "Music" comes from the Greek word "Mousiki" which means the science of the composing of melodies. 'ilm al-musiqa was the name given by the Arabs to the Greek theory of music to distinguish it from 'ilm al-ghinaa' which was the Arabian practical theory. The source of the Arabian theory of music was an older Semitic one which had an impact on, if it had not been the foundation of Greek theory. "Of course, the Arabs and Persians possessed a theory of music long before they became influenced by the translations made from the Greek at the end of the 8th and beginning of the 9th century." By the Middle of 9th Century, the effects of the musical theories of ancient Greeks on music began to be felt. Among these treatises were Aristotle's Problems and De anima, the comentaries of Themistius and Alexander Aphrodisiensis on the latter, two works by Aristoxenus, the two books on music of Euclid, a tretise by Nicomachus and the Harmonics of Ptolemy, all of which had been translated into Arabic as we know from Al-Farabi. The science of music now became one of the courses of the quadrivium, and was studied by most students at this period. The first to deal with the newly-found treasures of the "Ancients" was Al-Kindi (d.874). Seven treatises on music theory appear under his name. Four of them survived: three of them are at Berlin and the fourth is in the British Musuem. After Al-Kindi, we have a gap of about a century in documentation. Following Al-Kindi was the great theorist Al-Farabi. His book "Alkitab Alkabeer" included immense and detailed information on music and musical instruments. "Al-Farabi was a good mathematician and physist, and that enabled him to do justice to what the Arabs called speculative theory, even to not repeating the errors of the Greeks. Yet he was something more. He was a practical musician and could appreciate the art as well as the science, which was more than Themistius could do, as Al-Farabi himself mentions. As a performer with a reputation, he could bring the practical art to bear upon the discussions. So whilst he was more thorough than the Greeks in handling the physical bases of sound, he could also make valuable contributions to physiological accoustics, i.e. the sensations of tone, a question which the Greeks left practically untouched." Al-Farabi (d.950) describes a musical instrument called Al-Tunboor Al-Baghdadi which was used in his time. The instrument's frets (dasateen, a Persian word) gave a "pre-Islamic scale." It was a quarter-tone scale which was developed by dividing a string into forty equal parts. Al-Farabi also describes the scale of the Tunboor Al-Khurasani which was prompted by al-Kindi's speculations. "It became the parent of the later theory of the Systematist School." Henry George Farmer in his book; "Historical Facts for the Arabian Musical Influence.", notes that "the influence due to the Arabian culture contact in respect to musical instruments was far wider than has been generally acknowledged. The origin of the words lute, rebec, guitar and naker from the Arabic Al-'ud, rabab, qithara and naqqara, is a well-known fact [see the Oxford Dictionary]" Other words such as adufe, albogon, anafil, exabeba, atabal, and atambal are originally Arabic as well. They are from Ad-Duff, Al-Booq, An-Nafeer, Al-Shabbabe, At-Tabl and At-Tinbal. The adufe is a square tambourine. Another kind of tambourine mentioned in Farmer's book is a round type called panderete. "The word equates with the Arabic bendair." The Bendair resembles the Taar, but without jingling metal discs. Instead, there are "snares" stretched across the inside of the head, which give the instrument a tone like the Western side drum. The Taar is another type of tambourine with jingling plates in the rim. The albogon, resembles the Arabian al-booq, was in one case a horn, and in another a sort of saxophone improved by the Andalusian Sultan Al-Hakim II. Al-Shalahi (13th century) informs us that the Christians borrowed the instrument from the Arabs. The anafil was a long straight trumpet. Farmer mentions that "it has been generally admitted by our musical antiquaries that the straight cylindrical bore trumpet came from the Arabs. Could this have been the particular feature of the nafir and anafil? We read in "Alf Laila wa Laila" (Thousand and One Nights) that a horn-player "blew" (nafakha) the booq, but that a trumpter "blasted" (SaHe, lit. "Split") the nafir. It is possible that these terms convey the distinction between the tones of the conical bore horn and the cylindrical bore trumpet." Notice that Farmer's transliteration of the Arabic version of the word anafil is "nafir" while my transliteration is "nafeer". Both words are pronounced the same and are for the same instrument. "The origin of the words atabal and atambal from the Arabic at-Tabl and the Persian at-Tinbal, is I believe, clear enough philologically", says Farmer; "It would follow in consequence that the former is the older word, and that the latter was adopted at the time of the Crusades." At-Tabl is a big drum. At-Tumboor seems to be identical to the Tabl. It belongs to the military and processional music. It was adopted by Western armies for their military bands at the time of the Crusades. These bands before such adoption had only been served by trumpets and hornes. In addition to the previous instruments, there are many others whose Arabic name or origin have not been well noticed. "Practically, the entire drum family came into Western Europe through the Arabian contact, or was popularised by this medium." For example, the Kittledrum (naker, timbale) which was called "le tambour de Perses." The naker (originally naqqara) or the kittledrum is a timpanic instrument with a dual hemispheric body played with wooden drumsticks. It is one of the essential instruments used with Maqam and goes as far back as the Abbasid era (prior to the 12th century) when Baghdad became the capital of the Muslim World. Dirbakka, dunbug and Tabla are various names of one kind of a drum. Tabla is an Arabic word while dunbug, a term used in Iraq and other Gulf countries, is a Persian word. The word dirbakka (or dirbakki) is a slang used in the Laventine (Syria, Lebanon, Jordan and Palestine.) The Tabla is about 15 inches long and being played either loose on either legs or while being suspended by a cord over the left shoulder and carried under the left arm. It is beaten with both hands and yields different sounds when beaten near the edge and near the middle. The Iraqi Tabla or dunbug which is only used in Iraq today is about 3 inches in diameter and specifically used for country and gypsy style music. The Kaithaar is an interesting instrument as to the origin of the flat-chested guitar in Europe. It has been argued that the Spanish word guitarra (with t) was derived from the Arabic qitara, rather than from the Greek ki0apa (with th). It seems that the Arabic words qitara or qithara, were only used when dealing with the Greek or Byzantine instrument, while kaithaar was given to the Arabic insrtument. Henry George Farmer says that "even Al-ShalaHi says that the word Kaithaar is post-classical. He quotes a short definition of it by Abu Bakr Al-Turtushi (d. 1126), who merely says that it is a "stringed instrument." More important, however, is a verse by Ibn Abd Rabbihi (d.940) in its praise." Among stringed instruments, is the Arabian qanoon, which became the Euoropean Kanon, Canon and Canale at the same time. Al-qanoon is a trapezoidal instrument with a range of three octaves which is played by plucking with a plectrum on the tip and index fingers of each hand. The total number of strings may vary between 64 and 82. Four theories are available to us by Arab and European scholars on the origin of al-qanoon: One states that al-qanoon is originally Greek, the other indicates that it has originated in ancient Egypt, the third says it has originated from a rectangular musical instrument used in ancient Assyria which had parallel strings on top of a sound box, and the fourth theory states that qanoon is originally Indian. There has been various theories in regard to the origin of the word qanoon as well. However, the oldest recorded usage of the word qanoon as a chrodophone instrument was during the Abbasid era around the 10th century. It was mentioned in the stories of One Thousand and one Nights. Al-'ud is a half pear-shaped with stripes of inlaid wood, the 'ud has 10 to 12 strings, is unfretted and is played with a small plectrum. However, a detailed chapter in a book titled "Studies in Oriental Musical Instruments" by George Henry Farmer indicates that the Arabian and Persian lute was Fretted. Mr. Farmer in The Legacy of Islam (1931) wrote: "The Islamic legagacy to Western Europe in musical instruments was of the greatest impor tance. There were many distinctly novel Arabian types introduced. With these instruments came several materal benefits. European minstrels, prior to the Arabian contact, only had the cithara and harp among stringed instruments, and they only had their ears to guide them when tuning. The Arabs brought to Europe their lutes, pandores, and guitars, with the places of the notes fixed on the fingerboard by means of frets which were determined by measurement. This alone was a noteworthy advance." The origin of al-'ud is a complex one to deal with. There are six theories on the origin of al-'ud: One says it is originally Sumerian, the second is Persian, the third is Egyptian, the fourth is Arian, the fifth is Jewish and the sixth is Akkadian of ancient Iraq. The word 'Ud comes from the Arabic word for wood. Pictures of 'Ud-like instruments have been discovered in the ruins of ancient Egypt and Mesopotamia. Persians and Indians played it in ancient times. However, it was the Arabs (during the Abbasid Era), who perfected the 'Ud, called it so and passed it on to the West. Another stringed instrument is al-SanToor. The word as-SanToor belongs to the family of Semetic languages; Arabic, Hebrew, Aramaic and Amharic. In the Tourah or the Old Testament, the word "p'samterion" was translated into Greek as "psalterim" and to Latin, it became "psalterium". In the Arabic translation of Tourah, the word became "SanTeer". As-SanToor belongs to the family of chrodophones and consists of 72 (to 100) strings. It is trapezoidal and played by two sticks. Its origin is said to be from ancient Babylonia. Al-jawza is nowadays only common in Iraq. It is one of the main instruments used with the Maqaam. Al-jawza is called so because it is made of Jawz Al-Hind or the Indian Coconut. It has four strings and a round soundbox. Arab musicologists are able to trace their own folk forms back to the Bedouin of ancient times, whose caravan song-the huda- cheered their desert voyages. The two famous instruments used in the Bedouin music are the naay and rababeh or rebec. Rababeh is a single string instrument with a square soundbox played with a single string bow. The rababeh was brought to Spain by the Arabs and spread from Spain to Europe under the name rebec. It is usually referred to Al-Farabi (10th century) as the first to have mentioned the rababeh. However, Ali of Isphahan mentioned that rababeh was used at the court of Baghdad two centuries and a half before that. "This instrument was counted as one of the precursors of the European violin." Among the "wood-wind" instruments, the Arabian influence is as noteworthy as that of the family of drums. The medieval xelami is actually the Arabian Zulami. An instrument invented at Baghdad at the beginning of the ninth century. The exabeba was a small flute resembles the Arabian Shabbabe or Al-naay. Al-naay is a Persian term. The Arabic words for the same instrument may be QaSaba, Shabbabe or minjara. Al-naay is a vertical flute and one of the oldest instruments employed in Arabic music. It is simply an open tube made of sugar cane whereby the instrumentalist blows diagonally accross the open end. The wind-pipe goes as far back as the stone ages and was found all over the Eastern hemisphere in ancient times.
1. Encyclopedia of Islam Volume III L-R, edited by M. Houtsma, A.J. Wensinck, E.Levi-Provencal, H.A.R. Gibb et W. Heffening. 2. "A History of Arabian Music", by Henry George Farmer, published by Lowe & Brydone, Haverhill, Suffolk, England, 1929. 3. "Ancient and Oriental Music" by Egon Wellesz, published by Oxford University Press. 4. "Studies in Oriental Musical Instruments" by H.G. Farmer, London, 1931. 5. Article on "Arabic Music" by Halim Dabh, The Arab World Magazine Jan.-Feb. 1966 (Arab Information Center, New York) 6. Article on "Music in the Middle East" by Afif A. Boulos, Aramco World Magazine, Jan.-Feb 1966 [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
abdennacer loukah Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Mar 23 Fév - 18:16
La relación de literatura y música ha sido y es una de las más antiguas y fructíferas colaboraciones que se producen entre distintas manifestaciones artísticas. Inicialmente, las artes no cumplían funciones específicamente estéticas ni poseían un ámbito disciplinar propio, sino que tuvieron más bien una función pragmática, ya que eran instrumentos, herramientas. La poesía nació unida a la música y la música estaba destinada al baile, que inicialmente poseía un carácter litúrgico y sagrado. La música, la canción más bien, servía para que se grabaran en la memoria de los miembros de cada comunidad los valores morales, las pautas y normas que organizaban la vida y la convivencia de los pueblos. Canciones y rimas se emplearon primeramente para que se recordaran los comportamientos de los personajes modélicos y ejemplares que servían de modelos de identificación de los valores propios y para que se aprendieran normas de conducta que garantizaban la supervivencia personal y el funcionamiento de los diferentes grupos. Cuando el ser humano sintió la necesidad de expresarse y hacer oír sus sentimientos, utilizó movimientos del cuerpo acompañados de sonidos que progresivamente se fueron enriqueciendo con ritmo, melodía y finalmente con palabras. Haciendo un breve repaso por la historia de la literatura, sea cual sea la lengua a la que pertenezca, se aprecia que, antes de ser escrita, existe una importante tradición de literatura oral, cuentos, historias y leyendas que se han transmitido de generación en generación a través de los tiempos.
Los primeros textos escritos simulaban el ritmo y el estilo de la literatura oral y de las canciones para grupos, ante los que las historias se “cantaban”, haciendo uso de elementos característicos de este tipo de literatura como son repeticiones, aliteraciones, juegos de palabras y, por supuesto, rima. Esta literatura de tradición popular-oral es mucho más libre e individualista que la escrita, el autor-narrador puede extender o resumir el texto a su antojo, siempre que se mantenga fiel al argumento de la historia. La audiencia pública le dictará la forma en la que tiene que contar su historia, en qué lugares detenerse en las descripciones o cómo animar la acción. Cuestiones como el ritmo, la entonación e incluso el volumen y el tono de la voz son primordiales para este narrador, es importante tener en cuenta que, en cuanto a la transmisión y conservación, y como sostiene Mª Dolores Gonzáles, “ritmo y rima son una necesidad; al carecer de libros, hay que impresionar y hacer más fácil el archivo de la memoria” (en Rodríguez, 1993: 30). En estos casos, la voz es la herramienta principal, el medio con el que la palabra evoca imágenes, lugares y personajes, imaginarios o reales. En la narración oral, la palabra toma vida, transmite sentimientos o experiencias diversas, es la forma en la que una simple historia pasa a tener efecto literario, a considerarse como literatura.
Pese a esta estrecha relación inicial, música y literatura evolucionaron por caminos diferentes hasta llegar a establecerse de forma independiente y autónoma, cada una con sus propias características, géneros y autores. Por fortuna, y al igual que el cine o la televisión, la música es otra de las artes que en los últimos años ha vuelto sus ojos a la literatura para ofrecer versiones, adaptaciones incluso traducciones de textos literarios. En este caso, la labor es más difícil, pues el tiempo para tratar de reproducir el contenido o mensaje del texto literario es muy limitado mientras que en el cine se cuenta con dos o tres horas para el mismo fin. Es por esto que el cine prefiere narrar, contar historias como en las obras en prosa, la música se centra en la estética, la metáfora y la brevedad de la poesía. Como un primer acercamiento a esta especial relación entre poesía y música, desde estas páginas se van a ofrecer diferentes ejemplos de lo que la música puede hacer con el texto literario para presentarlo, actualizarlo y difundirlo a través de canciones que en numerosas ocasiones se convierten en éxito de ventas.
Música como contexto a la literatura
Son tantos los factores que influyen en la composición de una obra literaria y en el modo en que ésta es posteriormente recibida que un acercamiento completo debe tener en cuenta cada uno de los elementos que intervienen en el proceso de transmisión y recepción. Para acercarnos al texto y al momento histórico en el que se escribe se ha contado tradicionalmente con la labor del historiador, el crítico literario, el investigador o el profesor de literatura, pero existen también otras formas de entender, interpretar y difundir la literatura. Actualmente, con la existencia de la cultura de masas, las nuevas tecnologías y el mundo audiovisual, surge la posibilidad de conocer y aproximarnos a las obras maestras de la literatura desde otras disciplinas artísticas que adaptan, actualizan y versionan las obras de los grandes maestros de la literatura universal en producto de masas, manteniendo siempre la estética del producto original.
Partiendo de que la música es una manifestación cultural de primer orden que se produce de forma paralela a otras disciplinas artísticas como la pintura, la escultura o la literatura, es por ello que durante el estudio de un período o movimiento artístico concreto es buena idea acompañar al texto con fragmentos musicales, bien como mera ambientación, bien como producto directo del movimiento artístico al que pertenecen. Como ejemplo de este uso de la música, nada más eficaz de oír el conocido himno Pomp and Circumstance de Edward Elgar cuyo título y música sirve para presentar el contexto y la situación histórica de Inglaterra y el Imperio Británico durante el reinado de la reina Victoria (1832-1901). Este himno es una pieza que transmite solemnidad a la vez que pomposidad, conceptos que a través de la música quedan ya asociados a los textos de ese período histórico.
Un ejemplo más cercano a la literatura de habla hispana sería alguno de los muchos palos que tiene el flamenco como complemento o introducción a la lectura de Poema del Cante Jondo de Federico García Lorca (1898-1936), poema compuesto a finales de 1921 como preámbulo al Primer Festival del Cante Jondo que Lorca organiza en Granada con Manuel de Falla en 1922 pero que, sin embargo, no se publica hasta 1931. Una obra tan relacionada con la cultura musical de un pueblo debe, necesita, la aportación musical de su protagonista: el flamenco. Es por ello que para una completa comprensión y disfrute de los poemas que lo componen es necesario apreciar su componente lingüístico pero también saber valorar el componente musical subyacente; es decir, por mucho que leamos el “Poema de la seguiriya gitana” o el “Poema de la saeta” no alcanzaremos a apreciar su verdadero valor hasta que no aunemos música y literatura como dos disciplinas artísticas íntimamente relacionadas con el pueblo y la cultura de la que proceden, razón por la que Lorca, en sus obras de teatro, incluye canciones y rimas populares que forman parte de la esencia y la cultura ancestral de su pueblo.
De hecho, según el propio Federico, el flamenco, al que también se conoce como cante jondo, no es otra cosa que la manifestación particular, directa y viva del sentir de su gente “... no es cuestión de facultad, sino de verdadero estilo vivo; es decir, de sangre; es decir, de viejísima cultura, de creación en acto. Este “poder misterioso que todos sienten y que ningún filósofo explica” es, en suma, “el espíritu de la tierra” (García Lorca, 1973: I,1068)
Poesía cantada
Durante las últimas décadas se ha producido en España un fenómeno singular dentro de la llamada “canción de autor”, se trata de pequeños homenajes que estos autores-cantantes hacen a poetas más o menos conocidos de la literatura en lengua castellana poniendo música a sus poemas más famosos. Como ejemplo nada más mencionar a Joan Manuel Serrat y su relación con la poesía en lengua castellana, muy conocidas son sus versiones de poemas de Antonio Machado (1875-1939) entre los que destacan “He andado muchos caminos” de Soledades (1899-1907) y también su conocida versión de “La saeta”, canción que ha contribuido a convertir este pequeño poema en universal. Observando el texto original de Machado, se aprecia que el poema comienza con un fragmento de una saeta popular que da pie a las propias reflexiones del poeta sobre la religiosidad particular y el sentir popular durante la Semana Santa en el sur de España. En la canción de Serrat, el propio autor recita estos versos iniciales para luego “cantar” el resto del poema:
“¿Quién me presta una escalera, para subir al madero, para quitarle los clavos a Jesús el nazareno?
No se limita Serrat a la poesía española, sino que también se ofrece a cantar la poesía del uruguayo Mario Benedetti (Paso de los Toros, 1920) a cuya obra dedica la totalidad de su álbum El Sur también existe (1985), los poemas incluidos en este disco son:
- “El sur también existe”
- “Currículum”
- “De árbol a árbol”
- “Hagamos un trato”
- “Testamento de miércoles”
- “Una mujer desnuda y en lo oscuro”
- “Los formales y el frío”
- “Habanera”
- “Vas a parir de felicidad”
- “Defensa de la alegría”
Otro autor que canta a un poeta español es Enrique Morente, cantaor flamenco donde los haya y conciudadano de Lorca, a quien dedica su disco Omega (1996). Ya en la portada del CD se nos explica que Omega no es otra cosa que “la visión de Enrique Morente sobre Poeta en Nueva York de Federico García Lorca”. Elección que resulta curiosa, pues, como veremos más adelante, existen composiciones poéticas de Lorca más “fáciles” de versionar y cantar, sobre todo si tenemos en cuenta la cantidad de poemas que cantan a la tierra, al campo o al pueblo llano que a Morente, granadino y flamenco, le podía haber resultado más cómodo y fácil para musicalizar. Sin embargo, este cantante opta por Poeta en Nueva York (1929-1930), una de las composiciones más modernas y vanguardistas del poeta en la que se muestra toda la habilidad artística e innovadora de Federico. Con todos estos elementos en mente, el desafío era importante para Morente, quien tiene la agudeza de contar con Lagartija Nick, un grupo de rock también de la tierra, para su proyecto. Como no podía ser de otra forma, el resultado es un disco original, ecléctico, en el que se unen flamenco, rock, vals y poesía en canciones que, en su mayoría, son extractos de poemas más extensos. A continuación se exponen los títulos del disco y su relación con los poemas originales:
- “Omega” (Poema para los muertos)
Incluye un extracto de Cuna y panorama de los insectos (poema de amor)
- “Pequeño vals vienés”
- “Solo del pastor bobo”
Poema de la obra teatral El público
- “La Aurora de Nueva York”
- “Niña ahogada en el pozo” (Granada y Newburg)
- “Adán”
- “Vuelta de paseo”
- “Vals en las ramas”
- “Norma y paraíso de los negros”
Extracto del poema del mismo nombre
- “Ciudad sin sueño” (Nocturno del Brooklyn bridge)
De los títulos expuestos es necesario añadir algunos comentarios sobre canciones como “Omega”, cuya duración total es de 10’48 minutos, casi el triple de lo que suele durar una canción tradicional; se trata de una canción en la que la música predomina sobre la palabra, que va acompañada tanto del rock más duro como de toques flamencos e incluso andalusíes, que nos recuerdan el pasado árabe de la ciudad de la Alhambra. También mencionar que la música de “Pequeño vals vienés” viene de manos del compositor Leonard Cohen, quien ya en su día hiciera su propia versión de este poema en inglés con el título “Take this Waltz”, la colaboración de Cohen en este disco también se deja ver en las versiones que hace Morente de sus canciones, junto a títulos de Lorca encontramos estos otros de Cohen: “First We Take Manhattan”, “Hallelujah” y “Priest”.
Poesía traducida y cantada
De las muchas traducciones de textos literarios susceptibles de ser analizadas, vamos a dedicarnos en este apartado al análisis y comentario de la traducción al español que del poema de E. A. Poe “Annabel Lee” hacen los hermanos Luis y Santiago Auserón, componentes del grupo musical Radio Futura. El motivo de esta elección particular no sólo reside en lo aparentemente complicado de traducir un texto literario escrito en inglés al español de casi cien años después, sino también por ser una adaptación musical del poema original de Poe. Como veremos, se trata de la versión musical de una traducción libre pero casi literal, valiente y arriesgada no ya por convertir poesía americana en una buena versión española, sino por lograr transformar un texto del siglo diecinueve en éxito musical de las últimas décadas del siglo veinte.
“Annabel Lee”(E. A. Poe, 1849)
It was many and many a year ago, In a kingdom by the sea That a maiden there lived whom you may know By the name of ANNABEL LEE; And this maiden she lived with no other thought Than to love and be loved by me.
I was a child and she was a child, In this kingdom by the sea; But we loved with a love that was more than love- I and my ANNABEL LEE- With a love that the winged seraphs of heaven Coveted her and me.
And this was the reason that, long ago, In this kingdom by the sea, A wind blew out of a cloud, chilling My beautiful ANNABEL LEE; So that her highborn kinsmen came And bore her away from me, To shut her up in a sepulchre In this kingdom by the sea.
The angels, not half so happy in heaven, Went envying her and me- Yes!- that was the reason (as all men know, In this kingdom by the sea) That the wind came out of the cloud by night, Chilling and killing my ANNABEL LEE.
But our love it was stronger by far than the love Of those who were older than we- Of many far wiser than we- And neither the angels in heaven above, Nor the demons down under the sea, Can ever dissever my soul from the soul Of the beautiful ANNABEL LEE:
For the moon never beams, without bringing me dreams Of the beautiful ANNABEL LEE; And the stars never rise, but I feel the bright eyes Of the beautiful ANNABEL LEE: And so, all the night tide, I lie down by the side Of my darling - my darling- my life and my bride, In her sepulchre there by the sea In her tomb by the sounding sea
“Annabel Lee” (Santiago y Luis Auserón, La Canción de Juan Perro, 1987)
Hace muchos muchos años en un reino junto al mar habitó una señorita cuyo nombre era Annabel Lee y crecía aquella flor sin pensar en nada más que en amar y ser amada, ser amada por mi
Éramos sólo dos niños más tan grande nuestro amor que los ángeles del cielo nos cogieron envidia pues no eran tan felices ni siquiera la mitad como todo el mundo sabe, en aquel reino junto al mar
Por eso un viento partió de una oscura nube aquella noche para helar el corazón de la hermosa Annabel Lee luego vino a llevársela su noble parentela para enterrarla en un sepulcro en aquel reino junto al mar Nuestro amor era más fuerte que el amor de los mayores que saben más como dicen de la historia de la vida ni los ángeles del cielo ni los demonios del mar separarán jamás mi alma del alma de Annabel Lee
No luce la luna sin traérmela en sueños ni brilla una estrella sin que vea sus ojos y así paso la noche acostado con ella mi querida hermosa, mi vida, mi esposa
En aquel sepulcro junto al mar en su tumba junto al mar ruidoso
Como estudio comparativo entre ambos textos, comenzamos haciendo referencia a la dificultad de traducir o adaptar elementos tan importantes en poesía como el ritmo y la rima de una lengua a otra. Así algunos autores como Borges opinan que ante la dificultad de traducir una obra poética, la traducción no puede ser otra cosa que recreación “tomar el texto como pretexto” (en Ruiz, 2000:510). Torre, apoyado en las teorías de Savoir y Lafevere, opta por “una traducción directa en prosa común, sin ninguna clase de problemas rítmicos y sin merma de su profundo valor poético” (Torre, 1994:168), ya que de no ser así, dice el mismo autor, “la elección de palabras estaría fuertemente limitada por las necesidades impuestas por el metro y por la rima, y el traductor se vería obligado a omitir cosas que el autor había escrito en el texto original, y a incluir otras que no habían sido dichas” (Torre, 1994:169). Sobre este particular Santiago Auserón, en una entrevista concedida a la cadena M-80 en julio de 1998, afirma que: “La sonoridad que tiene el poema de Poe en inglés es prácticamente rockera... cualquier autor contemporáneo podría agarrarla y hacer un rock ácido con ella, bien ácido. Creo que es un ejemplo de claridad, de medida, de sonoridad, que al pasarla al castellano, prácticamente, se conserva. Es de esas letras mágicas que tienen poder musical antes de ponerle música”.
Con esta arriesgada propuesta, observamos cómo los Radio Futura al adaptar el texto original han tenido muy en cuenta las características de la audiencia a la que iba dirigida la canción resultante, sin duda comparten la idea de que: “La traducción literaria, y del mismo modo la literatura, se ven afectadas por determinadas variables, entre las que cabrían citar las siguientes:...los lectores para los que se escribe o se traduce... la propia imagen que de la cultura se refleja en los textos literarios o en los textos traducidos” (Valero, 1995:23-4). Los hermanos Auserón acompañan su particular versión de Annabel Lee con un video clip musical en que se hace uso de todo el colorido, la simbología, los personajes y la atmósfera de la producción literaria de Edgar Allan Poe: paisajes abruptos, niebla envolvente, personajes cadavéricos, seres fantásticos que acaban en un trágico final. (Dirigido por Manuel Soriano, producido por la Bola de Cristal, TVE, Madrid, 1987).Con esta aproximación musical a Edgar Allan Poe, Radio Futura ha imitado, naturalizado, comercializado también, pero sobre todo ha difundido una historia trágica producto del Romanticismo particular de E. A. Poe entre una generación de jóvenes españoles de finales del siglo veinte que, aunque poco o nada tienen en común con la lengua, la época o el lugar en el que fue concebida originalmente, disfrutan de una Annabel Lee que les queda muy cercana.
Homenaje a un poeta y su obra
En España, y más concretamente en Andalucía, la figura y obra de Federico García Lorca ha sido y sigue siendo estudiada desde diferentes disciplinas artísticas que coinciden en señalar la especial relación del conjunto de su obra, especialmente el teatro y la poesía, con el pueblo, la cultura y la tierra que le vieron nacer. Escritor olvidado durante años, el tiempo se ha encargado de devolverle el reconocimiento y la admiración de sus conciudadanos, sobre todo del pueblo gitano al que tanto menciona en su obra, de cuyo tributo particular surge el álbum Los gitanos cantan a Federico García Lorca (1993), todo un merecido homenaje a uno de los mayores poetas de las letras hispanas en el que se versionan algunos de sus poemas acompañados del cante, las palmas y la guitarra, como sólo los gitanos saben hacer. En este álbum encontramos canciones que de alguna forma resumen o condensas poemas más extensos:
- Romance del amargo (extracto del Romance del emplazado)
- Verde (extracto del Romance Sonámbulo)
- Romance de Thamar y Amnon (extractos de Thamar y Amnon)
- Casida de las palomas oscuras (de Diván del Tamarit)
También aparecen dos títulos que se corresponden con fragmentos concretos de una de sus obras de teatro más trágica y más conocida por estar basada en hechos reales, Bodas de Sangre, tragedia lorquiana de cuyo texto teatral se extraen las canciones:
- Bodas de Sangre
- Nana del caballo grande
Otro de los títulos que reproduce un poema de Lorca es “El balcón”, la brevedad poética del original obliga a combinar estrofas del poema para resultar en una composición musical algo más larga de lo que supondría la simple recitación. A continuación se reproducen una y otra versión para comprobar que, más que perderse, con la canción de Lole y Manuel se refuerza el mensaje del poema:
“Balcón” (F. G. Lorca, 1921)
La Lola canta saetas. Los torerillos la rodean, y el barbero desde su puerta, sigue los ritmos con la cabeza. Entre la albahaca y la hierbabuena, la Lola canta saetas. La Lola, aquella que se miraba tanto en la alberca.
“El balcón” (Lole y Manuel, 1993)
La Lola anta saetas. Los torerillos la rodean, y el barbero desde su puerta, sigue los ritmos con la cabeza. La Lola, esa que se miraba tanto en la alberca.
La Lola canta saetas. Los torerillos la rodean, y el barbero desde su puerta, sigue los ritmos con la cabeza.
Entre la albahaca y la hierbabuena, la Lola canta saetas.
La Lola, aquella que se miraba tanto en la alberca.
Salvando la inclusión del artículo “el” en el título, así como el uso del demostrativo “esa”, en lugar de “aquella”, en una de las estrofas de la canción, los autores lo que hacen es reorganizar las estrofas originales y repetir los ocho primeros versos en dos ocasiones. La rima se respeta totalmente, el ritmo lento de la canción permite disfrutar de la música y la poesía que aquí se unen de la mano.
Siguiendo con este apartado, ofrecemos ahora un ejemplo de homenaje a la poesía en lengua inglesa en la canción “Yeats grave” del grupo irlandés The Cranberries, quienes ofrecen su tributo particular a William Butler Yeats (1865-1939), uno de los mayores escritores irlandeses del siglo XX. En esta canción, aparte de su talento literario, The Cranberries se centran en el aspecto humano de este premio Nobel irlandés, sobre todo cuando incluyen diferentes referencias a su particular historia de amor con Maud Gonne, una bella actriz pero también una reconocida activista política que le puso en contacto con el Movimiento Nacionalista Irlandés al que ella misma pertenecía. Como resultado de esta relación, Yeats se vio involucrado en la lucha por la independencia del país, especialmente en la rebelión conocida como Easter Rising de 1916, cuando los nacionalistas irlandeses se enfrentaron sin éxito a los británicos que ocupaban el país. Según la historia oficial, Yeats estaba desesperadamente enamorado de esta actriz, quien siempre rechazó sus propuestas de matrimonio y prefirió casarse con el Mayor John Macbride, uno de los líderes de aquel levantamiento nacionalista ejecutado tras los disturbios. La fracasada historia de amor entre Yeats y Maud Gonne se refleja en varios de los poemas de este autor: Adam´s Curse, también en No Second Troy y en Easter 1916, poema en el que Yeats describe a MacBride primero como borracho y luego como héroe. En la canción que nos ocupa, The Cranberries hacen referencia a los protagonistas de este particular triángulo amoroso (Yeats, Maud Gonne y MacBride) a la vez que se puede apreciar los sentimientos del propio autor, cuando la vocalista Dolores O´riordan recita el poema No Second Troy como parte de su canción:
“Yeat´s grave” (The Cranberries, No need to argue, 1994)
Silence by death in the grave W B couldn´t save Why did you stand here Were you sickened in time But I know by know Why did you sit here? In the grave
W. B. Yeats “Second”
Why should I blame her, That she filled my days With misery or that she would of late Have taught to ignorant men violent ways Or hurled the little streets upon the great Had they but courage Equal to desire
Sad Maud Gonne couldn´t stay But she had Mac Bride anyway And you sit here with me On the isle of Innisfree And you´re writing down everything But I know by now Why did you sit here In a grave
Why should I blame her Had they but courage equal to desire
No Second Troy (W. B Yeats, 1902-1903)
Why should I blame her that she filled my days With misery, or that she would of late Have taught to ignorant men most violent ways Or hurled the little streets upon the great, Had they but courage equal to desire? What could have made her peaceful with a mind That nobleness made simple as a fire, With beauty like a tightened bow, a kind That is nor natural in an age like this, Being high and solitary and most stern? Why, what could she have done, being what she is? Was there another Troy for her to burn?
Si leemos más atentamente la letra de la canción, vemos como desde el principio se nos presenta la imagen idílica y serena del cantante sentado junto a la tumba de Yeats “en la isla de Innisfree”, una referencia obvia a The Lake Isle of Innisfree uno de sus poemas más conocidos y en el que describe esta pequeña isla en el condado de Sligo, lugar que Yeats describe como un lugar bello y edénico en el que recluirse del mundo exterior. The Cranberries parecen completar el sueño de Yeats en este lugar bucólico, solitario, la imagen idealizada de la Irlanda más rural, cuando optan por una música instrumental suave para iniciar la canción, continuando con ritmo pausado y el sonido de la guitarra durante toda la canción y así poder transportarnos a Innisfree, creando el ambiente propicio según lo descrito por el autor.
Colaboración mútua
De forma general, observamos que son los cantantes y músicos los que optan por recurrir a la poesía o la literatura para cantar, tocar o versionar sus poemas favoritos, bien como homenaje personal a un autor bien buscando la acogida de un público más intelectual. Así las cosas, encontramos casos en los que el autor y el músico colaboran en proyectos que aúnan música y literatura y que, normalmente, resultan en títulos como el mencionado El Sur también existe (1985) de Joan Manuel Serrat. En este sentido, resulta muy particular el caso de Mario Benedetti, autor cuya poesía presenta un gran atractivo para cantantes a uno y otro lado del atlántico entre los que destacan Jorge Bonaldi, Soledad Bravo, Laura Canoura, Celeste Carballo, Eduardo Darnauchans, Nacha Guevara, Los Olimareños, Pablo Milanés, Numa Moraes, Daniel Viglietti, Alfredo Zitarrosa, etc. Sobre la relación de su poesía con la música, es el propio Benedetti el que nos dice que “desde comienzos de los años setenta hasta hoy, he escrito numerosas letras de canciones, muchas de las cuales me fueron solicitadas por músicos y cantantes amigos, que las han ido incorporando a sus repertorios y a sus discos y casettes. Hay también otros artistas que han puesto música a poemas míos que no habían sido originariamente escritos para ser cantados y que, sin embargo, para mi asombro, funcionaron muy bien como canciones” (Benedetti, 1993:7). Como resultado de esta particular relación, Benedetti, a propuesta de sus editores, publica Canciones del más acá (1993), volumen que reúne sesenta textos, extraídos de sus dieciséis libros de poesía publicados, y que se compone de los poemas, letras de canciones y poemas adaptados por el autor que han sido cantados por algunos de los autores mencionados con anterioridad. En esta particular edición de poemas, Benedetti incluye información sobre los autores, los álbumes y las fechas en los que aparecen las versiones cantadas de sus poemas, incluye partituras musicales de algunas de estas canciones, y también indica las diferencias de título entre unos y otros, como se aprecia a continuación en las alteraciones que hace Nacha Guevara de los títulos originales de Benedetti:
- “Aquí no hay cielo” (N. Guevara) / “Ángelus” (M. Benedetti)
- “Argentinito” (N. Guevara) / “Orientalito” (M. Benedetti)
- “Cuando te jubiles” (N. Guevara) / “Después” (M. Benedetti)
- “¿De qué se ríe?” (N. Guevara) / “Seré curioso” (M. Benedetti)
- “El triunfo de los muchachos” (N. Guevara) / “Cielito de los muchachos” (M. Benedetti)
- “Kindergarten” (N. Guevara) / “Guardería” (M. Benedetti)
- “La secretaria ideal” (N. Guevara) / “Yo soy la secretaria” (M. Benedetti)
- “La balada del empleado nuevo” (N. Guevara) / “El nuevo” (M. Benedetti)
Otra relación muy particular es la del escritor Salman Rushdie y Bono, el carismático líder de U2. Desde que se conocieran en 1991, estos autores han compartido varias experiencias personales, musicales y literarias que Rushdie expone en uno de sus artículos periodísticos titulado simplemente “U2”. Siguiendo a Rushdie, conocemos que uno de los primeros proyectos de Bono era la creación de un espectáculo musical, propuesta que cayó en saco roto dada la falta de imaginación del propio Rushdie, otro de sus intentos de colaboración mutua implicaba también al director de cine Neil Jordan cuando intentaron adaptar al cine la novela de Rushdie Haroun and the Sea of Stories, proyecto que desafortunadamente tampoco se materializó. Finalmente, y tomando como punto de partida el manuscrito original de Rushdie, The Ground Beneath Her Feet (2000), incluso antes de que éste pasara a manos de la editorial, Bono pone música a una canción que aparece en el texto de ficción como único ente capaz de cruzar la frontera entre el mundo de la imaginación y el mundo real en una novela que supone una adaptación muy particular del mito de Orfeo dentro del mundo de la música rock. Esta canción es una de las pocas que no escribe el grupo, aparece con el mismo título del libro, The Ground Beneath Her Feet, pero curiosamente sólo en el lanzamiento británico de Million Dollar Hotel (2000), álbum en el que se incluye.
Como se ha visto a lo largo de estas páginas la relación entre literatura y música produce resultados muy variados, pero siempre satisfactorios, desde una simple poesía cantada hasta proyectos de colaboración más complejos que involucran a músicos, escritores, arreglistas, etc. Desde aquí se han ofrecido algunas de las posibilidades de combinar una y otra disciplina, ni que decir tiene que existen muchas otras, sirva entonces este trabajo como punto de partida, como preámbulo para otros profesionales en este campo de investigación, uno de los más interesantes, placenteros y actuales al que el amante de la literatura puede dedicar sus esfuerzos.
Bibliografía
BENEDETTI, M. 1993. Canciones del más acá. Montevideo: Cal y Canto.
GARCÍA LORCA, F. 1973. Obras completas. Vol I. Madrid: Aguilar.
——— 1994. Poema del Cante Jondo, Romancero gitano. Barcelona: Altaya.
MACHADO, A. 1985. Poesías Completas. Madrid: Austral (11ª ed.)
MORENTE, E. 1996. Omega. Granada-Madrid: El europeo música.
RADIO FUTURA. 1987. La Canción de Juan Perro. Barcelona: Arbola.
RODRÍGUEZ, A. (ed.). 1993. Literatura infantil de tradición popular. Cuenca: Universidad de Castilla-La Mancha. Colección Estudios.
RUSHDIE, S. 2002. “U2” en Step Across this Line. London: Random House, p. 102-106.
RUIZ, J. F. 2000. Aproximación a una historia de la traducción en España. Madrid: Cátedra.
SERRAT, J. M. 1985. El sur también existe. Madrid: Ariola y BMG.
THE CRANBERRIES. 1994. No Need to Argue. UK: Island Records Inc.
TORRE, E. 1994. Teoría de la traducción literaria. Madrid: Síntesis.
VALERO, C. 1995. Apuntes sobre traducción literaria y análisis contrastivo de textos literarios traducidos. Universidad de Alcalá de Henares: Servicio de Publicaciones.
VVAA. 1994. Los gitanos cantan a Lorca. Madrid: Polygram Ibérica. source:http://www.ucm.es/info/especulo/numero30/poemusi.html
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Mer 24 Fév - 11:56
Les paramètres du son
1.La hauteur : Le son grave , le son aigu . Le son grave est un son « bas » et un son aigu est un son en « haut » sur l’échelle sonore . 2.L’intensité C’est tout ce qui concerne le volume des sons . 3. La duréeLe son court , le son long Les sons peuvent être plus ou moins longs . 4.Le timbre . C’est ce qui permet de différencier la sonorité des instruments ou des voix . 5.La pulsation. La pulsation est un battement régulier . 6.Le rythme . Un ensemble de sons de durées différentes ou identiques forme un rythme . 7.Le tempo . Le tempo est la vitesse de la pulsation . 8.La mélodie. Une mélodie est un ensemble de sons qui se suivent .
Comment écrire la musique?
1.La note . Une note est la représentation graphique d’un son . 2.La portée . C’est un ensemble de cinq lignes parallèles horizontales sur lesquelles sont placées les notes On numérote ces lignes à partir du bas . Les notes sont écrites alternativement sur les lignes et dans les interlignes .3.Le nom des notes . Il y a 7 noms de notes : do , ré , mi , fa , sol , la , si . 4.La clé . C’est un signe qui se place au début de chaque portée . 5.La mesure, les barres de mesure . La mesure permet de regrouper des temps par 2,3 ou plus .Chaque mesure est séparée de la suivante par une barre de mesure .
Avec quoi fait-t-on de la musique ?
Des instruments
1.Les cordes . Les cordes frottées : le violon . Les cordes pincées : le luth , la harpe , le clavecin . Les cordes frappées : le piano .
2. Les vents . Les bois : la flûte , les clarinettes , les saxophones , le hautbois . Les cuivres :la trompette , le trombone . L’orgue, l’accordéon, l’harmonica…
3.Les percussions . Les « membranophones » : les tambours , les timbales d’orchestre . Les « idiophones » :les claves , castagnettes , cymbales ,triangle , xylophone ,wood-block , grelots , cloche …
4.Les nouveaux instruments . Les synthétiseurs , les séquenceurs … Des voix 1. Femmes : soprano (voix aiguë ) ,alto (voix grave ) 2. Hommes : ténor (voix aiguë ) , basse (voix grave ) . 3. Enfants : soprano ou alto .
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Jeu 25 Fév - 5:50
MUSIC
MUSIC doth uplift me like a sea Towards my planet pale, Then through dark fogs or heaven's infinity I lift my wandering sail.
With breast advanced, drinking the winds that flee, And through the cordage wail, I mount the hurrying waves night hides from me Beneath her sombre veil.
I feel the tremblings of all passions known To ships before the breeze; Cradled by gentle winds, or tempest-blown
I pass the abysmal seas That are, when calm, the mirror level and fair Of my despair!
-by Charles Baudelaire
lilou poétesse
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Ven 26 Fév - 0:56
Musiques funèbres * Emile Nelligan*
Quand, rêvant de la morte et du boudoir absent, Je me sens tenaillé des fatigues physiques, Assis au fauteuil noir, près de mon chat persan, J’aime à m’inoculer de bizarres musiques, Sous les lustres dont les étoiles vont versant Leur sympathie au deuil des rêve léthargiques.
J’ai toujours adoré, plein de silence, à vivre En des appartements solennellement clos, Où mon âme sonnant des cloches de sanglots, Et plongeant dans l’horreur, se donne toute à suivre, Triste comme un son mort, close comme un vieux livre, Ces musiques vibrant comme un éveil de flots.[ [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ]
Que m’importe l’amour, la plèbe et ses tocsins ? Car il me faut, à moi, des annales d’artiste ; Car je veux, aux accords d’étranges clavecins, Me noyer dans la paix d’une existence triste Et voir se dérouler mes ennuis assassins, Dans le prélude où chante une âme symbolique.
Je suis de ceux pour qui la vie est une bière Où n’entrent que les chants hideux des croquemorts, Où mon fantôme las, comme sous une pierre, Bien avant dans les nuits cause avec ses remords, Et vainement appelle, en l’ombre familière Qui n’a pour l’écouter que l’oreille des morts.
Allons ! Que sous vos doigts, en rythme lent et long Agonisent toujours ces mornes chopinades… Ah ! que je hais la vie et son noir Carillon ! Engouffrez-vous, douleurs, dans ces calmes aubades, Ou je me pends ce soir aux portes du salon, Pour chanter en Enfer les rouges sérénades !
Ah ! funèbre instrument, clavier fou, tu me railles ! Doucement, pianiste, afin qu’on rêve encor ! Plus lentement, plaît-il ?… Dans des chocs de ferrailles, L’on descend mon cercueil, parmi l’affreux décor Des ossements épars au champ des funérailles, Et mon cœur a gémi comme un long cri de cor !…
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Ven 26 Fév - 15:20
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Lun 1 Mar - 6:29
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Lun 1 Mar - 6:39
ORIGINES DE LA MUSIQUE
Il est très difficile de dater, même approximativement, son origine. Le rythme et la mélodie sont toujours présents dans la musique et il est difficile de savoir lequel des deux fut le point de départ de cet art ancestral (chants, battements de mains, choc de pierres ou de morceaux de bois). On en trouve encore quelques traces de nos jours, dans des peuplades d'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ou d'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. On ne peut avancer une date précise pour l'apparition de la musique. La musique est une forme d'expression. Au début, la musique des hommes qui vivaient sur Terre à ces époques lointaines n'était pas semblable à la nôtre. Les mélodies qu'ils inventaient traduisaient des sentiments, des émotions élémentaires. Le rythme leur donnait vie. La danse est la musique du corps et ils dansaient et martelaient le sol avec les pieds pour accompagner leur musique. Leurs danses consistaient entièrement en mouvements du corps et des bras, lents ou endiablés, doux ou violents, selon le sentiment exprimé[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Leur musique pouvait être gaie ou mélancolique, leur tenir compagnie au travail ou à la guerre. Elle pouvait être violente ou douce. Elle pouvait aussi exalter leurs sentiments religieux par des incantations destinées à agir sur les phénomènes que ces hommes ne pouvaient s'expliquer, comme le vent, le tonnerre, la maladie… Elle sert également à communiquer avec les esprits, apaiser les démons, etc. Certaines légendes vantent les vertus de la musique, tantôt maléfique, parfois bénéfique. Ainsi la légende d’[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], dont la femme,Eurydice, fut mordue par un serpent le jour même de ses noces. Orphée descend alors aux Enfers, et charme par la douceur de son chant les divinités infernales qui lui rendent son épouse. Mais il n'existait alors aucune règle. C'est alors en [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] que nous avons retrouvé les premières traces de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qui dateraient d'environ dix siècles avant Jésus-Christ. Cette musique est inséparable de la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et de la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], pour certains sages elle exprimait l'équilibre entre le ciel et la terre. Une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] avait été aussi inventée, comportant cinq [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qui se succédaient de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] en quinte ascendante, en partant de fa. Chaque note avait valeur de symbole : la première représentait un prince, la deuxième un ministre, etc. Bien après, apparut une autre gamme de sept notes, elle est semblable à celle que nous utilisons aujourd'hui. Ces deux gammes sont encore utilisées en Chine. Le poète chinois Liù-Wei raconte que selon la légende, 2 500 ans avant notre ère sous le règne de l'empereur Hoang-Ti, ce dernier chargea un maître de musique à la Cour d'une mission difficile: lui ramener le secret du chant des oiseaux qui vivaient dans une région reculée où les oiseaux chantaient comme nulle part ailleurs. Le maître partit immédiatement et quand il revint, des mois plus tard, il avait avec lui douze flûtes qui correspondaient aux douze notes de la gamme chromatique. Cependant pendant des siècles les Chinois n'utilisèrent que des gammes à 5 notes ou pentatoniques, toutes basées sur les 12 notes de la gamme chromatique, par exemple fa dièse, sol dièse, la dièse, do dièse et ré dièse[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Les Chinois de cette époque avaient déjà de nombreux instruments de musique à disposition comme des cloches chinoises et des tambours, des orgues à bouche, des flûtes, des cithare chinoises ressemblant à des mandolines et un luth primitif au son très doux fait d'une longue et étroite pièce de bois sur laquelle des cordes étaient tendues. Dès les temps anciens, la musique accompagnait toutes les cérémonies. Chanteurs, danseurs et instrumentistes participaient de façon importante aux cultes célébrés aux forces de la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]; plus tard, ces cultes furent dédiés à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
abdennacer loukah Admin
Nombre de messages : 10309 Localisation : Meknès Emploi : prof Loisirs : lecture..musique ..voyage Date d'inscription : 08/01/2007
Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Lun 1 Mar - 13:14
Il m'est arrivé d'aimer Fayrouz parce que sa chanson plutôt sa voix correspondait à une phrase que je cherchais sur le plan de la versification...je devais exprimer l4amour ..et soudain yatayrelwarwar
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Mar 2 Mar - 18:44
A LIRE!!!
CITATIONS MUSIQUE Stravinsky Dans les Chroniques : " Je considère la musique par son essence, impuissante à exprimer quoi que ce soit : un sentiment, une attitude, un état psychologique, un phénomène de la nature,etc. L’expression n’a jamais été la propriété immanente de la musique." Ca continue, je peux vous envoyer la suite. Mais plus tard, lors d’un entretien avec Robert Craft, il précise : "Ces lignes, autour desquelles on a fait trop de bruit, sur l’expression(ou la non-expression) étaient simplement une façon de dire que la musique est supra-personnelle et supra-réelle et, en tant que telle, au-delà des significations et descriptions verbales." Il y a aussi une suite. références : le livre d’Eric Walter White "Stravinsky" chez Flammarion (Harmoniques) p.583 Goethe "La musique est l’élément véritable de l’art poétique, il y prend sa source et y retourne sans cesse". Pierre Doris (Acteur et humoriste français) « Il est des animaux qui ne se lassent jamais d’entendre de la musique. Par exemple les chevaux de bois. » Léonard de Vinci : "Mais la peinture l’emporte sur la musique et la domine, car elle ne périt pas aussitôt créée, comme l’infortunée musique. Elle subsiste et te montre doté de vie ce qui n’est en fait qu’une surface." (traité de peinture) La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. Compositeur allemand [ Richard Wagner ] La musique doit humblement chercher à faire plaisir, l’extrême complication est le contraire de l’art. Musicien français [ Claude Debussy ] Je ne connais absolument rien à la musique. Pour ce que je fais, je n’en ai pas besoin ! Chanteur américain [ Elvis Presley ] La musique. C’est un cadeau de la vie. Ça existe pour consoler. Pour récompenser. Ça aide à vivre. Ecrivain québécois [ Michel Tremblay ] La musique a été donnée à l’homme pour qu’il soit heureux, pour accentuer les moments importants de sa vie. [ Andrei Stoiciu ] La musique mérite d’être la seconde langue obligatoire de toutes les écoles du monde. Ecrivain et éditeur belge [ Paul Carvel ] La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Philosophe allemand [ Friedrich Nietzsche ] Il est des animaux qui ne se lassent jamais d’entendre de la musique. Par exemple les chevaux de bois. Acteur et humoriste français [ Pierre Doris ] La musique est l’aliment de l’amour. Poète dramatique anglais [ William Shakespeare ] A mon sens, la musique renforce, aussi bien dans la joie que dans le drame, les sentiments. Cinéaste français (Palme d’or Cannes 1964) [ Jacques Demy ] La musique peut rendre les hommes libres. [ Chanteur de reggae jamaïcain [ Bob Marley ] Extrait de la chanson Trench Town La musique est infinie. Elle est le langage de l’âme. Chef d’orchestre allemand [ Otto Klemperer ] La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. Violoncelliste et compositeur espagnol [ Pablo Casals ] Nous nous cachons dans la musique afin de nous dévoiler. Chanteur américain leader des "Doors" [ Jim Morrison ] La musique n’est pas une question de style mais de sincérité. Chanteuse islandaise [ Björk ] La chanson est dans le quotidien de chacun ; c’est sa fonction, sa force. Sociale, satirique, révolutionnaire, anarchiste, gaie, nostalgique... Elle ramène chacun de nous à son histoire. Chanteuse française [ Barbara ] Je cherche les notes qui s’aiment. Compositeur autrichien [ Wolfgang Amadeus Mozart ] N’ayez pas peur des fausses notes... ça n’existe pas ! Musicien et compositeur de jazz américain [ Miles Davis ] Tu vois, on fabrique une chaise pour pouvoir s’asseoir dessus pendant trois cents ans. Si un jour elle ne te plaît plus, hop, tu la mets au grenier. Mais si un siècle après on manque de chaises, il faut qu’on puisse la ressortir et s’en resservir. Fais ta musique pareil... • L’art est le cri de désespoir de ceux qui font en eux-mêmes l’expérience du destin de l’humanité entière. (Schoenberg, 1910). • « Écouter, réécouter une oeuvre - ce que le disque nous facilite à l’extrême - ce n’est pas exactement “s’y habituer”, jusqu’à l’indifférence, la satiété ou l’allergie. C’est plutôt la connaître, la reconnaître, l’identifier, se l’identifier ; dépasser l’étrangeté, l’obscurité de la première approche pour se laisser gagner par un mystère fait à la fois d’évidence et d’inexpliqué. » (Pierre Boulez) • « J’ai des yeux à la place des oreilles » (La Voix Humaine, texte de Jean Cocteau, opéra à un seul personnage, de Francis Poulenc) • « Beethoven était tellement sourd qu’il croyait qu’il faisait de la peinture » (Coluche) • « Si l’on ne trouve pas les mots pour s’exprimer, on soupire. Si le soupir n’est pas suffisant, on chante. Si le chant ne suffit pas non plus, on danse... » (Livre des Odes, premier recueil de poèmes chantés chinois, env. 2.000 ans av. J.-C.). • « L’étranger ne voit que ce qu’il sait » (proverbe du Cameroun). [On n’entend que ce qu’on connaït] • « L’imagination est plus importante que le savoir » (Einstein, physicien) • « La musique est le langage de l’émotion » (P. Sambamoorthy, Inde du Sud) • « Toute musique qui ne peint rien n’est que bruit » (Jean Le Rond d’Alembert, 1717-1783) • « Toute musique n’est qu’une suite d’élans qui convergent vers un point défini de repos » (Igor Stravinsky) • « L’engouement pour beaucoup de répertoire, c’est comme une envie de ne pas se voir soi-même. » (Marc Perrone, accordéoniste) • « La cuisine est le plus grand acte d’amour et de générosité dont est capable l’être humain » (Joël Robuchon, chef) [La musique est... etc.] • « Il suffit d’ajouter “militaire” à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n’est pas la justice, la musique militaire n’est pas la musique. » (Georges Clémenceau). • « La musique est le plus coûteux des bruits. » (Théophile Gautier). • « La musique, c’est du bruit qui pense. » (Victor Hugo). • « L’oreille est le chemin du coeur. » (Voltaire). • « La musique est une révélation plus haute et plus noble que toute sagesse et que toute philosophie. » (Schopenhaueur, philosophe). • « Si le ciel existe, la musique est sa voix, Si le ciel n’existait pas, la musique l’a créé » (Paul Badin, poète, Angers) • « Percevoir l’objectif essentiel de la musique revient, pour un musicien, à parcourir en un jour le chemin d’une vie. Le chant et la musique étant les beautés les plus intimes de l’esprit humain, ils constituent les sources les plus abondantes de l’amour divin. » (Mohammad Shadjarian, chanteur iranien) • « Beaucoup de musiciens professionnels affirment que c’est une réaction fausse et de dilettante pour les auditeurs que de voir des images pendant une exécution musicale : paysages, hommes, mers, orages, saisons. Moi qui suis un profane au point de ne pouvoir reconnaître avec certitude la tonalité d’un morceau, il me semble que cela est naturel et bon. C’est là le secret de la musique, qu’elle exige seulement notre âme, mais qu’elle l’exige toute ; elle ne demande pas d’intelligence ou de culture ; au-delà de toute science et de toute langue, elle décrit seulement l’âme de l’homme sous des formes diversement interprétables, mais en dernier ressort toujours évidentes. Plus le maître est grand, plus sont illimités la validité et la profondeur de sa conception, de son expérience. Et, je le répète : plus est parfaite la forme purement musicale, plus immédiat est l’effet produit sur notre âme. Que serait notre vie sans musique ! » (Hermann Hesse, Musique). • « Nous avons l’art, afin de ne pas mourir de la vérité » (Friedrich Nietzsche) • « S’il écoute de la musique, l’être est ému ; et qui est ému, boit ; et qui boit, exulte ; et qui exulte, s’absente au monde, se présente à l’au-delà ; et qui se présente à l’au-delà le voit ; et qui le voit l’obtient ; et qui l’obtient parvient à l’union avec Dieu ». (les Soufis). • « Si tu as le temps de causer, Lis des livres. Si tu as le temps de lire, Marche dans la montagne, Le désert, l’océan. Si tu as le temps de marcher, Chante, et danse. Si tu as le temps de danser, Assieds-toi en paix, Imbécile Bienheureux ! » Nanao (Kyoto, 1966) • « La musique seule est un langage universel et n’a pas besoin d’être traduite, c’est que par elle l’âme parle à l’âme » Berthold Auerbach • « Laquelle des deux puissances peut élever l’homme aux plus sublimes hauteurs, l’amour ou la musique ? Pourquoi séparer l’un de l’autre ? Ce sont les deux ailes de l’âme » Hector Berlioz • « Un vrai penseur trouve toujours sur sa route la musique, langue universelle d’avant le sens, socle enfoui de la philosophie » Michel Serres, philosophe • « Sans la musique, la vie serait une erreur » Friedrich Nietzsche • « La musique possède l’énorme avantage de pouvoir tout dire sans rien mentionner » Ilya Ehrenbourg • « La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. Ceux qui se sont égarés trouvent de nouveaux chemins et ceux qui refusent tout, retrouvent confiance et espoir » Pablo Casals. • « La musique se joue de nous. Elle nous fait tristes, gais, ivres ou pensifs. Elle nous rend à son gré plus ardents, plus profonds, plus tendres ou plus forts » Paul Valéry • « La musique est l’aventure de celui qui ose entendre plus que ce qu’il entend » Rolf England • « Que ton nom soit glorifié, Toi qui as transformé le concret en abstrait, le visible en invisible, le corps humain en medium du son, en un vaisseau pour le nectar de la musique » (Chant de l’Inde du Nord) • « Qu’est-ce que la musique ? Pourquoi est-elle si enchanteresse ? La musique est le secret de l’amour, et l’amour est le secret de Dieu » (Chant soufi de l’Inde) • « La musique de Bach nous donne l’impression d’être présent au moment où Dieu créa le monde » Friedrich Nietzsche • « La musique seule peut parler de la mort » André Malraux • « La musique seule emplit l’infini entre deux âmes » Rabindranath Tagore • « Le compositeur de musique nous révèle l’essence intime du monde, il se fait l’interprète de la sagesse la plus profonde, et dans une langue que sa raison ne comprend pas » Arthur Schopenhauer • « La musique et le vin réjouissent le coeur de l’homme » La Bible, Ecclésiaste, 31 • « Si tu veux juger des moeurs d’un peuple, écoute sa musique » Confucius • « La couleur est fixe, le mot a des bornes, la langue musicale est infinie » Honoré de Balzac • Quand celui qui a vu s’en va, vient celui qui écoute. "Accords incomplets, flottants. Il faut noyer le ton. Alors on aboutit où on veut, on sort par la porte qu’on veut. D’où l’agrandissement du terrain" Cité dans : Au piano avec Debussy (Margurite Long) Comiques de citations Drôles, piquants ou simplement bêtes, rieurs ou risibles, les musiciens s’accordent parfois à nous faire sourire. Si vous voulez vivre longtemps, vivez vieux. Érik Satie Je suis si paresseuse que je ne fais même pas mon âge. Yvette Guilbert Il faut collectionner les pierres qu’on vous jette. C’est le début d’un piédestal. Hector Berlioz Ah ! quel talent je vais avoir demain. Hector Berlioz La chose le plus dure sur terre est de faire swinguer quatre noires Louis Armstrong J’adore Beethoven, surtout les poésies Ringo Starr Il y a deux frères dans le groupe. Ils se connaissent depuis la naissance. Benoit (Kyo) Salut le Brésil ! Alanis Morissette, en concert à Lima (Pérou) Les gens du poulailler, tapez dans vos mains. Les autres, secouez vos bijoux. John Lennon, en concert devant la Reine On ne naît pas contrebassiste, on le devient. Patrick Süskind Je voudrais connaître la musique dont la queue de mon chien bat la mesure. Yvan Audouard Musique : Fait penser à un tas de choses. Adoucit les mœurs. Exemple : la Marseillaise. Georges Courteline Je ne connais absolument rien à la musique. Pour ce que je fais, je n’en ai pas besoin ! Elvis Presley En France, tout le monde adore la musique, mais personne ne l’aime. Hector Berlioz La chance d’avoir du talent ne suffit pas ; il faut encore le talent d’avoir de la chance. Hector Berlioz Le temps est un grand professeur mais malheureusement il tue ses élèves. Hector Berlioz Vous ne pouvez pas savoir à quel point j’en ai marre des longs solos de guitare » Eric Clapton Les drogues je suis pour. C’est juste que comme Obélix, j’ai plus besoin d’en prendre Steeve Estatof Cinquante fois dans la journée on entend les mêmes morceaux de musique à la radio, incroyable, sans arrêt toujours les mêmes conneries, j’ai la tête comme ça, ça finira qu’un jour j’arrêterai le poste ! Jean-Marie Gourio (Brèves de comptoir) Comment reconnaît-on, dans un asile, un joueur de vielle en manque ? C’est la seule personne à avoir une tortue sur les genoux, et à lui tapoter le ventre en lui tournant la queue. Pendant une répétition, le chef d’orchestre interrompt le morceau, et interpelle le pupitre des contrebasses : "Vous êtes désaccordés, veuillez corriger, s’il vous plaît !". Le premier contrebassiste tire toute ses cordes et répond : "Nous sommes accordés, toutes les cordes ont la même tension." Le premier altiste se retourne et réplique : "Eh touriste ! ce n’est pas la tension des cordes qui est importante. Ce sont les clefs qui doivent être alignées !" Un homme visite une île lointaine. On entend sans cesse un rythme de batterie. Le type demande à aux indigènes la raison de ce rythme et ils lui répondent tous :"Très mauvais quand batterie stop." A la fin, il demande : "Mais qu’est-ce qu’il se passe quand la batterie s’arrête ?" Le solo de basse commence. "J’ai joué de la batterie de dix à treize ans ; j’ai laissé tomber parce que j’avais la flemme de tout ranger ; je regardais les filles après le spectacle, mais le temps que je range mes accessoires, elles s’étaient tirées." Lester Young Dans les années 60, on pensait pouvoir changer le monde. Dans les années 70 [...] on espérait encore pouvoir se changer soi-même. Dans les années 80, réalisant qu’on ne parviendrait pas à se changer soi-même, on s’est dit : "Faisons du fric !" Joni Mitchell On dit encore aujourd’hui qu’un morceau de toast authentiquement mordu par moi pourrait bien se vendre aux enchères... Mais c’est tout à fait impossible. J’ai toujours terminé tous mes toasts. George Harrison Quelqu’un qui a commis des atrocités mérite la peine de mort. Ainsi, il retiendra la leçon pour la fois suivante. Britney Spears Les amateurs de musique ont ceci de pénible qu’ils nous demandent toujours d’être totalement muet au moment même où nous souhaiterions être absolument sourd. Oscar Wilde Dans le monde affairiste du show business, il n’est pas nécessaire d’être bon musicien pour bien connaître la musique. Pierre Dac Un opéra, c’est une histoire où un baryton fait tout pour empêcher un ténor de coucher avec une soprano. George Bernard Shaw Que se passe-t-il quand vous passez du blues à l’ envers ? Votre femme revient, vous sortez de prison, votre chien ressuscite et vous arrêtez de boire. On faisait du rock’n’roll pour dénicher des filles, faire du blé, mais pour changer le monde aussi, un peu. Bruce Springsteen C’est pas mal de regarder les femmes. Quelque fois, on se dit , tiens, celle-là j’y ai échappé. Jacques Dutronc La médiocrité, je ne supporte pas. L’admiration, c’est important pour le respect mutuel. Je ne pourrais pas vivre avec une conne. Johnny Hallyday Un compositeur digne de ce nom n’écrit pas pour la contrebasse, il a trop de goût pour ça. Et s’il écrit pour contrebasse, c’est par plaisanterie. Patrick Süskind C’est un élément de la culture techno : il faut bien distinguer les raves-parties et les free-parties Jacques Chirac Une fois, j’ai dîné avec Lady Di. Au cours du repas, elle m’a confié le nom de son artiste de jazz favori. Je m’attendais à John Coltrane ou Miles Davis. C’était... Billy Joel. Amusant, non ? Paul McCartney Pourquoi, dans les théâtres d’opéra, laisse-t-on entrer les spectateurs des trois premiers rangs avec des instruments de musique ? Eugène Chavette Pelléas et Mélisande, musique de Claude Debussy. ... Et cette succession de notes ! C’est le bruit du vent. J’aime mieux le vent. Jules Renard Un mélomane est celui qui entendant chanter une femme dans une salle de bains s’approche de la serrure et y colle son oreille. Francis Blanche Les Français sont faits pour composer de la musique d’opéra, les Italiens pour la chanter, les Allemands pour la jouer, les Anglais pour l’entendre et les Américains pour la payer. Enrico Caruso Une belle voix est intelligente par elle-même, même si la femme est idiote ; c’est ce qu’il y a d’affreux dans la musique. Patrick Süskind Mozart, Bach, Beethoven, je vous signale que je les ai tous coiffés au poteau. J’ai écrit 5500 chansons, moi ! James Brown La chanson, disons-le tout de suite, n’a rien d’un genre mineur. Le mineur ne chante pas en travaillant et Walt Disney l’a bien compris, qui faisait siffler ses nains. Boris Vian La rock critique, ce sont des gens qui ne savent pas écrire, qui interviewent des gens qui n’ont rien à dire, pour des gens qui ne savent pas lire. Frank Zappa En ce qui me concerne, je ne crois pas qu’il y aura une réunion des Beatles tant que John Lennon sera mort. George Harrison On peut traiter à plusieurs reprises du même sujet en l’éclairant à chaque fois d’une façon différente. En amour, j’ai trouvé plus d’angles que de positions. Charles Aznavour La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots. Compositeur allemand [ Richard Wagner ] La musique doit humblement chercher à faire plaisir, l’extrême complication est le contraire de l’art. Musicien français [ Claude Debussy ] Je ne connais absolument rien à la musique. Pour ce que je fais, je n’en ai pas besoin ! Chanteur américain [ Elvis Presley ] La musique. C’est un cadeau de la vie. Ça existe pour consoler. Pour récompenser. Ça aide à vivre. Ecrivain québécois [ Michel Tremblay ] La musique a été donnée à l’homme pour qu’il soit heureux, pour accentuer les moments importants de sa vie. [ Andrei Stoiciu ] La musique mérite d’être la seconde langue obligatoire de toutes les écoles du monde. Ecrivain et éditeur belge [ Paul Carvel ] La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. Philosophe allemand [ Friedrich Nietzsche ] Il est des animaux qui ne se lassent jamais d’entendre de la musique. Par exemple les chevaux de bois. Acteur et humoriste français [ Pierre Doris ] La musique est l’aliment de l’amour. Poète dramatique anglais [ William Shakespeare ] A mon sens, la musique renforce, aussi bien dans la joie que dans le drame, les sentiments. Cinéaste français (Palme d’or Cannes 1964) [ Jacques Demy ] La musique peut rendre les hommes libres. [ Chanteur de reggae jamaïcain [ Bob Marley ] Extrait de la chanson Trench Town La musique est infinie. Elle est le langage de l’âme. Chef d’orchestre allemand [ Otto Klemperer ] La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. Violoncelliste et compositeur espagnol [ Pablo Casals ] Nous nous cachons dans la musique afin de nous dévoiler. Chanteur américain leader des "Doors" [ Jim Morrison ] La musique n’est pas une question de style mais de sincérité. Chanteuse islandaise [ Björk ] La chanson est dans le quotidien de chacun ; c’est sa fonction, sa force. Sociale, satirique, révolutionnaire, anarchiste, gaie, nostalgique... Elle ramène chacun de nous à son histoire. Chanteuse française [ Barbara ] Je cherche les notes qui s’aiment. Compositeur autrichien [ Wolfgang Amadeus Mozart ] N’ayez pas peur des fausses notes... ça n’existe pas Si tu veux contrôler un peuple, commence par contrôler sa musique" (Platon) "Vous n’avez pas besoin d’un cerveau pour écouter de la musique" (Pavarotti) "La musique peut rendre les hommes libres" (Bob Marley) "La musique commence là où s’arrête le pouvoir des mots" (Wagner) Extraits d’un poème de Guillevic. Le chant Le chant est là. Tout en allant son chemin, Il reste là. Il dit que notre vie Pourrait être Plus et mieux la vie. (...) C’est quand tu chantes pour toi Que tu ouvres pour les autres L’espace qu’ils désirent. Quand rien Ne chante pour toi, Chante-toi toi-même. (...) Chacun va Chantant sa différence Et voulant la garder, Chacun ayant besoin D’entendre d’autres chants Pour être sûr du sien. (...) Pour qui aime Au plus secret de soi, Chantent des yeux, Chantent des mains, Chante ce corps Qui se découvre. (...) Le chant Peut être un cri Qui se retient, S’étonnant De ce qu’il devient. (...) Il y a ce murmure, Il y a ces murmures Qui un peu partout Se côtoient, se surplombent Et l’on sent Que ce sont des essais de chant. Il y a cette volonté D’y parvenir, De trouver Sa pleine voix, De pouvoir dans son être Eclater enfin. (...) Le chant des choses Peut lui aussi Se teinter de brouillard. Il en appelle A la trouée. (...) Tous les chants Ne sont pas triomphe. Ecoute Monter en sourdine, Le chant des condamnés. La chorale : D’une seule voix chanter ensemble. Instants précieux d’un enthousiasme partagé, d’une même recherche d’harmonie A l’unissson.(film les choristes Tu vois, on fabrique une chaise pour pouvoir s’asseoir dessus pendant trois cents ans. Si un jour elle ne te plaît plus, hop, tu la mets au grenier. Mais si un siècle après on manque de chaises, il faut qu’on puisse la ressortir et s’en resservir. Fais ta musique pareil... • L’art est le cri de désespoir de ceux qui font en eux-mêmes l’expérience du destin de l’humanité entière. (Schoenberg, 1910). • « Écouter, réécouter une oeuvre - ce que le disque nous facilite à l’extrême - ce n’est pas exactement “s’y habituer”, jusqu’à l’indifférence, la satiété ou l’allergie. C’est plutôt la connaître, la reconnaître, l’identifier, se l’identifier ; dépasser l’étrangeté, l’obscurité de la première approche pour se laisser gagner par un mystère fait à la fois d’évidence et d’inexpliqué. » (Pierre Boulez) • « J’ai des yeux à la place des oreilles » (La Voix Humaine, texte de Jean Cocteau, opéra à un seul personnage, de Francis Poulenc) • « Beethoven était tellement sourd qu’il croyait qu’il faisait de la peinture » (Coluche) • « Si l’on ne trouve pas les mots pour s’exprimer, on soupire. Si le soupir n’est pas suffisant, on chante. Si le chant ne suffit pas non plus, on danse... » (Livre des Odes, premier recueil de poèmes chantés chinois, env. 2.000 ans av. J.-C.). • « L’étranger ne voit que ce qu’il sait » (proverbe du Cameroun). [On n’entend que ce qu’on connaït] • « L’imagination est plus importante que le savoir » (Einstein, physicien) • « La musique est le langage de l’émotion » (P. Sambamoorthy, Inde du Sud) • « Toute musique qui ne peint rien n’est que bruit » (Jean Le Rond d’Alembert, 1717-1783) • « Toute musique n’est qu’une suite d’élans qui convergent vers un point défini de repos » (Igor Stravinsky) • « L’engouement pour beaucoup de répertoire, c’est comme une envie de ne pas se voir soi-même. » (Marc Perrone, accordéoniste) • « La cuisine est le plus grand acte d’amour et de générosité dont est capable l’être humain » (Joël Robuchon, chef) [La musique est... etc.] • « Il suffit d’ajouter “militaire” à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n’est pas la justice, la musique militaire n’est pas la musique. » (Georges Clémenceau). • « La musique est le plus coûteux des bruits. » (Théophile Gautier). • « La musique, c’est du bruit qui pense. » (Victor Hugo). • « L’oreille est le chemin du coeur. » (Voltaire). • « La musique est une révélation plus haute et plus noble que toute sagesse et que toute philosophie. » (Schopenhaueur, philosophe). • « Si le ciel existe, la musique est sa voix, Si le ciel n’existait pas, la musique l’a créé » (Paul Badin, poète, Angers) • « Percevoir l’objectif essentiel de la musique revient, pour un musicien, à parcourir en un jour le chemin d’une vie. Le chant et la musique étant les beautés les plus intimes de l’esprit humain, ils constituent les sources les plus abondantes de l’amour divin. » (Mohammad Shadjarian, chanteur iranien) • « Beaucoup de musiciens professionnels affirment que c’est une réaction fausse et de dilettante pour les auditeurs que de voir des images pendant une exécution musicale : paysages, hommes, mers, orages, saisons. Moi qui suis un profane au point de ne pouvoir reconnaître avec certitude la tonalité d’un morceau, il me semble que cela est naturel et bon. C’est là le secret de la musique, qu’elle exige seulement notre âme, mais qu’elle l’exige toute ; elle ne demande pas d’intelligence ou de culture ; au-delà de toute science et de toute langue, elle décrit seulement l’âme de l’homme sous des formes diversement interprétables, mais en dernier ressort toujours évidentes. Plus le maître est grand, plus sont illimités la validité et la profondeur de sa conception, de son expérience. Et, je le répète : plus est parfaite la forme purement musicale, plus immédiat est l’effet produit sur notre âme. Que serait notre vie sans musique ! » (Hermann Hesse, Musique). • « Nous avons l’art, afin de ne pas mourir de la vérité » (Friedrich Nietzsche) • « S’il écoute de la musique, l’être est ému ; et qui est ému, boit ; et qui boit, exulte ; et qui exulte, s’absente au monde, se présente à l’au-delà ; et qui se présente à l’au-delà le voit ; et qui le voit l’obtient ; et qui l’obtient parvient à l’union avec Dieu ». (les Soufis). • « Si tu as le temps de causer, Lis des livres. Si tu as le temps de lire, Marche dans la montagne, Le désert, l’océan. Si tu as le temps de marcher, Chante, et danse. Si tu as le temps de danser, Assieds-toi en paix, Imbécile Bienheureux ! » Nanao (Kyoto, 1966) • « La musique seule est un langage universel et n’a pas besoin d’être traduite, c’est que par elle l’âme parle à l’âme » Berthold Auerbach • « Laquelle des deux puissances peut élever l’homme aux plus sublimes hauteurs, l’amour ou la musique ? Pourquoi séparer l’un de l’autre ? Ce sont les deux ailes de l’âme » Hector Berlioz • « Un vrai penseur trouve toujours sur sa route la musique, langue universelle d’avant le sens, socle enfoui de la philosophie » Michel Serres, philosophe • « Sans la musique, la vie serait une erreur » Friedrich Nietzsche • « La musique possède l’énorme avantage de pouvoir tout dire sans rien mentionner » Ilya Ehrenbourg • « La musique chasse la haine chez ceux qui sont sans amour. Elle donne la paix à ceux qui sont sans repos, elle console ceux qui pleurent. Ceux qui se sont égarés trouvent de nouveaux chemins et ceux qui refusent tout, retrouvent confiance et espoir » Pablo Casals. • « La musique se joue de nous. Elle nous fait tristes, gais, ivres ou pensifs. Elle nous rend à son gré plus ardents, plus profonds, plus tendres ou plus forts » Paul Valéry • « La musique est l’aventure de celui qui ose entendre plus que ce qu’il entend » Rolf England • « Que ton nom soit glorifié, Toi qui as transformé le concret en abstrait, le visible en invisible, le corps humain en medium du son, en un vaisseau pour le nectar de la musique » (Chant de l’Inde du Nord) • « Qu’est-ce que la musique ? Pourquoi est-elle si enchanteresse ? La musique est le secret de l’amour, et l’amour est le secret de Dieu » (Chant soufi de l’Inde) • « La musique de Bach nous donne l’impression d’être présent au moment où Dieu créa le monde » Friedrich Nietzsche • « La musique seule peut parler de la mort » André Malraux • « La musique seule emplit l’infini entre deux âmes » Rabindranath Tagore • « Le compositeur de musique nous révèle l’essence intime du monde, il se fait l’interprète de la sagesse la plus profonde, et dans une langue que sa raison ne comprend pas » Arthur Schopenhauer • « La musique et le vin réjouissent le coeur de l’homme » La Bible, Ecclésiaste, 31 • « Si tu veux juger des moeurs d’un peuple, écoute sa musique » Confucius • « La couleur est fixe, le mot a des bornes, la langue musicale est infinie » Honoré de Balzac • Quand celui qui a vu s’en va, vient celui qui écoute. Poème : « la musique » extrait des fleurs du mal de Baudelaire « la musique est la voix de l’esprit, elle dépasse le langage, l’âge et la couleur de peau dans le cœur et l’esprit des gens » Ben Harper « sans la musique, la vie serait une erreur » Nietzsche « le langage de la musique commence là où celui des mots s’arrête » Beethoven
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Mar 2 Mar - 18:46
Driss Boudhan Admin
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Mar 2 Mar - 18:49
Is it you I keep thinking of? Should I feel like I do? I’ve come to know that I miss your love While I’m not missing you We run Til it’s gone Et les fleurs du mal Won’t let you be You hold the key to an open door Will I ever be free?
Chorus: Les fleurs du mal unfold Comme les fleurs du mal Dark demons of my soul Un amour fatal Been tryin' hard to fight Comme les fleurs du mal Les fleurs du mal inside Un amour fatal
All my life I’ve been waiting for In this perfume of pain To forget when I needed more Of love’s endless refrain We live And we pray Pour les fleurs du mal I’ve lost my way What is done will return again Will I ever be free?
(Repeat chorus)
Les fleurs du mal Comme les fleurs du mal Un amour fatal Comme les fleurs du mal
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Sujet: Re: Thème du mois:LA MUSIQUE! Mer 3 Mar - 15:00
Musique de l'omniprésence ou omniprésence de la musique?
Victor Hugo disait: « La musique, c'est du bruit qui pense ». Il rejoignait ainsi l'inépuisable définition de Leibniz: « La musique est une mathématique de l'âme qui compte sans savoir qu'elle compte ». Cette définition de Leibniz vaut-elle pour notre époque? Arrêtons-nous d'abord à un phénomène tellement enkysté dans notre temps que nous ne le percevons pas comme une chose récente: il s'agit de l'envahissement, de l'imprégnation de toute notre vie sociale et personnelle par la musique, sous l'influence de découvertes techniques permettant l'enregistrement et la diffusion permanente des sons. Un philosophe américain, Allan Bloom, décrit ce phénomène de façon convaincante: « Nous sommes, écrit-il, à l'ère de la musique et des états d'âme qui l'accompagnent. Pour trouver l'équivalent de cette explosion d'enthousiasme musical, il faut remonter au moins un siècle en arrière et évoquer l'Allemagne et l'atmosphère qui entourait les opéras de Wagner. [...] Les Wagnériens vivaient pour Wagner. De nos jours aussi, on peut dire qu'une très grande partie de nos jeunes gens entre dix et vingt ans vit pour la musique, qu'elle est leur passion, que rien d'autre ne les enthousiasme comme elle et qu'ils ne peuvent rien prendre au sérieux qui soit étranger à la musique (1) ».
Nous sommes à l'ère de la musique. Nous vivons effectivement dans une époque où elle envahit et imprègne tout. Les ethnologues objecteront qu'elle imprégnait également la vie entière de nos ancêtres. Effectivement, dans les civilisations égyptienne, hébraïque, grecque et romaine - qui auront été le berceau de la musique occidentale - diverses formes musicales présidaient aux grands rites de la vie quotidienne. D'une façon telle que les ethnologues ont pu regrouper ces manifestations musicales autour de la religion, de la guerre et des grands moments de la vie en société. Chez les Égyptiens et les Romains notamment, on faisait de la musique dans les temples, au cours des banquets et des fêtes populaires et lors des défilés militaires. En quoi le phénomène actuel est-il nouveau? En ce que, dans une partie de plus en plus importante de notre vie, nous ne choisissons plus nos sons, ils nous sont imposés, alors que jusqu'à l'avènement de l'industrialisation du son, l'usage qu'on faisait de la musique était circonscrit et ritualisé.
D'une part, elle exigeait un long apprentissage puisqu'il fallait, faute de notation musicale adéquate, la mémoriser pour la transmettre, et d'autre part, il fallait pour l'entendre ou bien savoir l'interpréter, - ce qui n'exclut pas, bien au contraire, la capacité d'improviser - ou bien pouvoir se procurer des musiciens, ou bien se déplacer dans les lieux ad hoc. Allan Bloom a montré que la musique a la propriété de conférer « une justification incontestable et un plaisir gratifiant aux activités qu'elle accompagne: le soldat qui entend l'orchestre militaire scander sa marche est captivé et rassuré; la prière du croyant se trouve exaltée par le son de l'orgue dans l'église; et l'amant est transporté et sent sa conscience apaisée par la guitare romantique (2) ».
Mais comment justifier la mélopée ininterrompue et ininterrompable diffusée dans tous les lieux publics, où tous les styles de musique se succèdent dans l'anarchie? Leur répétition conduit inévitablement à l'indifférenciation.
Notes
1-2 Allan Bloom, L'âme désarmée, Paris, Julliard, 1987, p. 74.